Ce qui est bien avec les messies du vent, c'est qu'ils naviguent toujours à vu.--- a écrit : ↑03 avr. 2020, 20:27 La crise du coronavirus va amener à remettre en cause tous ces choix du capitalisme néo-libéral: elle annonce bien la fin de cette forme de capitalisme.
C'est Patrick Artus qui le dit :
https://research.natixis.com/Site/en/pu ... from=share
https://www.google.com/amp/s/www.lesech ... mp/1127262
Sir Patrick Artus, paradigmant l'impossibilité d'une crise mondiale il y a... quelques mois...
Il y a un danger que vous ne mentionnez guère et qui est pourtant sur toutes les lèvres en cette rentrée, c'est la crainte d'une prochaine nouvelle crise mondiale...
Sur ce point, il faut bien avoir conscience d'une chose fondamentale : depuis dix ans et la crise de 2008, les gouvernements comme les banques centrales entretiennent une énorme aversion pour les récessions et les crises qui en découlent. Cela veut dire qu'ils sont prêts à tout pour que cela ne se reproduise pas, du moins pas sous la forme que l'on a connue il y a dix ans.
L'une des grandes erreurs du moment est d'extrapoler ce que l'on a vécu il y a dix ans pour appliquer la même grille d'analyse à ce qui se passe aujourd'hui. Je m'explique. En 2007, un an avant la grande crise, les taux obligataires allemands à dix ans - c'est-à-dire le rendement des obligations émises par l'Etat - se situaient à 4,80 %. Ils sont aujourd'hui à - 0,70 %, donc négatifs. Partout dans le monde, les taux d'intérêts sont désormais au plus bas. Et les banques centrales les baisseront encore en cas de nécessité. De leur côté, dans ce contexte de taux, les Etats ne vont pas hésiter à creuser leur déficit public s'ils voient poindre un risque de récession.
Nous sommes donc entrés dans une situation inédite, celle où tout danger de récession semble pour le moment écarté. L'histoire des crises précédentes montre en effet que toutes se déclenchent lorsqu'un agent économique se trouve brusquement placé en situation d'insolvabilité. On l'a vu en 2007 lorsque les ménages modestes américains n'ont plus été capables de rembourser les crédits de leur maison. Or dans une situation de taux d'intérêt à zéro, une telle situation n'est plus possible. L'insolvabilité n'existe plus. Cela veut dire que si les taux d'intérêt restent durablement bas, ce que pensent une majorité d'économistes, on a peut-être trouvé la solution miracle pour conjurer les crises du type de celles que l'on a vécues après-guerre.