https://www.dansendeberen.be/2025/05/13 ... mansleger/
Et la traduction algorithmique :
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La revue de presse de l'ours
À part le titre qui fait penser que la traduction est mal barrée l’iarticle semble intéressant, lu en zLuame a écrit : ↑14 mai 2025, 16:56 https://www.dansendeberen.be/2025/05/13 ... mansleger/
Et la traduction algorithmique :
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Rappelle-toi Barbara que je ne m’appelle pas comme ça
Et qu'il n'y a q'un seul Mozart
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Traduction de meilleure facture, même si le titre reste le même.Damien Saez @ Koninklijk Circus (Cirque Royal) : L’armée d’un seul homme la plus redoutable
Par Nando Mahieu – 13 mai 2025
Il y a deux ans, Damien Saez donnait un concert au Cirque Royal, après avoir sillonné à l’époque à peu près tous les Zéniths de France. Depuis, le Français a de nouveau tourné dans des salles de calibre équivalent au Forest National dans son pays natal, mais pour ses concerts belges, il est revenu au Cirque Royal, où il donne deux spectacles acoustiques en solo, uniques. Il a récemment sorti un nouvel album studio composé de cinq CD complets, soit pas moins de trois heures et seize minutes de musique. Comme ses albums, ses concerts sont longs, ce qui signifiait qu’il allait commencer dès 19h30 au Cirque Royal.
Il y avait encore une file considérable à l’extérieur quand nous sommes finalement entrés dans la salle, juste avant l’heure de début. Cela pouvait vouloir dire deux choses : soit Saez commencerait un peu plus tard, soit il jouerait devant un nombre trop visible de sièges vides. Nous avons eu droit à un mélange des deux, ce qui n’empêcha pas une affluence constante de spectateurs cherchant leur place lorsque le Français débuta à 19h40.
Cela aurait pu être dérangeant, ce va-et-vient dans une atmosphère initialement intime, mais Saez capta immédiatement l’attention du public. Après avoir brièvement précisé qu’il était là pour chanter ses chansons et non pour faire d’autres animations, il lança d’emblée une version bouleversante de “Que tout est noir”, avec cette voix toujours un peu tremblante et déjà quelques envolées puissantes. Qu’il l’ait fait – comme pour tout le concert – depuis un fauteuil Chesterfield entouré de deux petites lampes ajoutait encore du caractère à la scène.
En France, on le sait, il n’est pas nécessaire d’être un grand chanteur pour percer, il suffit de penser à Gainsbourg ou Renaud. Ce sont surtout les textes qui comptent, et la conviction ou le charisme avec lesquels ils sont livrés. C’était aussi le cas pour Saez, qui atteignait souvent une telle intensité qu’on en avait la chair de poule, autant lorsqu’il hurlait de toute son âme que lorsqu’il chantait doucement avec sa voix tremblante.
Il ne fallait pas non plus attendre de grandes prouesses techniques du Saez guitariste. Avec ses arpèges sur guitare à cordes nylon, il livrait des mélodies plaisantes, même si elles se ressemblaient parfois un peu. Il lui arrivait même, au début d’un morceau, de chercher ses accords à l’oreille. Alors, qu’est-ce qui fait que ce Saez remplit quasiment deux fois le Cirque Royal ?, vous demandez-vous. L’homme livre ses chansons avec une sincérité gigantesque et une telle tragédie que même les Grecs en seraient jaloux. Tout semble venir du cœur, et ses fans, qui l’adorent littéralement, le lui rendent bien.
L’instant devint encore plus mythique quand on entendit la pluie tambouriner sur le toit de la salle pendant “Le Gaz”, avec, à nouveau, un cri semblant surgir directement des tréfonds de l’âme du Français. À cet instant, il avait même quelque chose de “brelien” lorsqu’il interpréta “Aux encres des amours” avec de grands gestes des mains. Cela valait aussi pour “La mort”, bien que ce ne fût pas une reprise, mais une chanson originale, livrée avec autant de force et de ferveur. Saez ne fuit pas les grands thèmes – il y puise même son inspiration majeure, qu’il transforme en récits tant à l’échelle personnelle que collective.
Après une pause d’environ vingt minutes, on vécut un sentiment de déjà-vu : de nombreuses personnes cherchaient encore leur siège quand Saez reprit. Cette fois-ci, il entama la deuxième partie avec bien plus de fureur. Fini les cordes en nylon, place à des cordes en acier pour un son plus dur. Avec “Betty”, il projeta une vague de désespoir à travers toute la salle. Il est de longue date connu pour structurer ses concerts avec une première moitié poétique et douce, avant de lâcher ses morceaux les plus rock, pleins de frustration et d’angoisse brute, dans une seconde moitié à l’attitude quasi punk.
Alors que chaque début de morceau dans la première partie recevait un applaudissement surprenant, cette fois on se levait d’un bond, on hurlait, et on chantait chaque mot de chansons comme “Putains vous m’aurez plus” ou “Germaine” si fort que même l’orage aurait eu peur du public. Le chanteur sait très bien comment jouer avec une salle. Il s’arrêta après les premiers accords de “Margueritte”, histoire de taquiner le public et de l’échauffer encore davantage. Quand la chanson débuta enfin, toute la salle était debout, prête à chanter à tue-tête.
Saez continua sur cette lancée avec “J’accuse”, son morceau le plus furieux, acide et aussi le plus célèbre. Il estima qu’un bain de sang pourrait suivre s’il jouait ensuite “P’tit Sous”, et le fit quand même. Il valait peut-être mieux, pour l’infrastructure et éviter une invasion de scène spontanée, qu’il s’arrête ensuite pendant cinq minutes. Lorsqu’il remonta sur scène, ce fut pour lâcher encore une blague sur les Belges – la centième de la soirée – même s’il avait précédemment salué la salle et rendu hommage à Jacques Brel. Il se moqua aussi gentiment de la langue flamande, tout en plaisantant qu’il préparait une prochaine œuvre : un opéra en flamand.
“Le bal des lycées” fut un excellent tremplin vers l’inévitablement poignant “Les enfants paradis”, en hommage aux victimes de l’attentat du Bataclan. Des lumières et même quelques briquets étaient de sortie. Et pour ceux qui n’avaient pu retenir leurs larmes, “Pleure pas bébé” vint aussitôt les consoler. Une nouvelle fois, Saez quitta la scène, cette fois littéralement rappelé par les cris du public. Il revint pour annoncer qu’il devait arrêter à 22h30, et que l’heure avait déjà sonné. Il lança son micro sur le fauteuil et disparut, mais le public ne voulait pas en rester là.
Après un concert comme celui de Saez, on peut bien lui accorder un peu de rab, ce qui fut récompensé par un magnifique “Tu y crois”, où le poète laissa une dernière fois exploser ses émotions, sa conviction et sa puissance d’interprétation sur la salle. On se dit alors : s’il se présentait à la présidentielle, il gagnerait sans effort. Pendant trois heures au Cirque Royal, Saez a ressemblé à un guide charismatique et inspiré, capable de mener ses fans à travers quarante ans de désert.
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