Elie a écrit : ↑17 nov. 2024, 14:52
Angellore a écrit : ↑16 nov. 2024, 22:17Un élève de 4e, vraiment ? Ça se voit que t’y connais rien aux élèves de collège, mon dieu qu’est-ce qu’il faut pas lire.
Si ça c’est bête, que dire de J’veux qu’on baise sur ma tombe ?
Ah bah je ne te le fais pas dire.
Mais au moins dans J'veux qu'on baise sur ma tombe il y a quelques originalités (dont le titre), et une mélodie sympa.
Roi demain c'est un enième morceau à la guitare avec les mêmes accords que d'habitude, la mélodie est quasi-inexistante, ca tourne en rond pendant tout le morceau, c'est mièvre.
D'ailleurs je ne comprendrais jamais comment un mec qui sur Châtillon sur Seine fait une chanson avec trois mouvements, parle du deuil de deux personnes différentes, de la nostalgie, de la gratitude, de la vie, des usines fermées et de Rimbaud avec un langage aussi clair et percutant peut ensuite se contenter d'ânonner des mièvreries pareilles, des métaphores confondantes de banalités, sur des accords déjà entendu 1000x. (j'irais chercher de l'or au profond de tes pupilles gnagnagna...)
Le seul qui a le droit de faire ça c'est Aragon :
Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire
et en une seule strophe, alors que c'est la moins bonne du poème (Les yeux d'Elsa), il a déjà mis Rois Demain KO.
puisqu"on cite Aragon, la vérité j'en suis à la page 166 de Blanche ou l'oubli en ce moment, la vérité si je mens

, p.166! Que Blanche ou l'oubli c'est plus compliqué que les yeux d'Elsa:
"Marie-Noire, une chanson. Pour elle, les mots d'une chanson peuvent mieux que le projecteur balayer la salle et son coeur. Les mots répétés. Pas besoin qu'on en change. Ces mots-là. Tu oublieras mon nom. Elle n'entend plus rien. Le reste est silence, Le chahut. Le tonnerre. Les cris. Tu oublieras mon nom, tu oublieras...Il oubliera. Il oubliera. Elle a oublié où nous sommes, Agnès, Philippe, le boucan, Johnny, la couleur de vivre. Et se demande, Périgueux, quelle couleur a Périgueux, fin novembre? Marie-Noire cherche à s'imaginer Périgueux en couleur. Elle n'y a jamais été. Comment sont les pierres, les maisons? Cela devait être le 26. Ou le 27. Le soleil de la fin novembre. Tu oublieras mon nom."
Donc moi aussi je vais faire parler les morts

, n'oublie pas élie ce qu'Aragon te dit d'outre-tombe, que la chanson rois demain est très bien et mieux que je veux qu'on baise sur ma tombe, on laisse telle qu'elle, pas besoin qu'on en change. Ne cherche pas à vouloir toujours modifier l'oeuvre. Rois demain est à mon sens beaucoup mieux, c'est la pulsion de vie

, l'autre à la mélodie sympa c'est la pulsion de mort ou la mièvrerie de la jeunesse qui romance le suicide car elle a toute la vie devant soi, alors que Rois demain, c'est l'urgence de profiter du présent quand on a plus toute la vie devant soi, on désire toujours ce qu'on a pas, quand on a du temps devant soi on le méprise, quand on en a de moins en moins on le savoure et on voit toujours de la lumière même au milieu de l'apocalypse, terminé la complaisance morbide. De la page 26 à la page 148, du temps a passé

, "le swing du temps".
Les vers de rois demains les plus importants à mon sens c'est:
"Et puis si la vieillesse vient taper à la porte
c'est qu'on aura vaincu ce temps qui nous escorte (...)"
"je serai avec toi combattant impossible" carrément le contraire de la page 26, où le narrateur baisse les bras et dit "ce monde n'est pas pour moi, ce monde n'est pas le mien".
Ces deux chansons sont antinomiques. Dans l'une il dit "j'aurais aimé" dans l'autre il dit "je serai". Voilà quand on fait des analyses plus poussées, et non pas des analyses mièvres et superficielles, désolé de te le dire, mais tu t'arrêtes parfois (souvent?) à l'apparence des choses, à la surface élie, à la mélodie sympa comme un élève de 4 ème lol (les marques et les produits dérivés), toujours l'image, les apparences...déformation professionnelle du caméraman certainement.
"je t'apprendrai à voir ce qu'on garde invisible"