Ostara
Il y avait, bien avant les cloches,
un souffle dans les bois.
Une lumière douce qui se glissait entre les branches
et murmurait aux graines :
le temps est venu.
C’était le règne d’Ostara,
la déesse aux pas nus,
celle qui peint les œufs à la main
et laisse courir les lièvres dans les prés
comme des rêves impatients.
On célébrait non pas un miracle,
mais mille renaissances minuscules :
le bourgeon qui craque,
la neige qui renonce,
le vent qui sent le miel.
Les peuples offraient des œufs,
des chants, des danses,
et un peu d’eau claire
aux divinités du renouveau.
La terre, en retour, leur rendait des fleurs.
Puis sont venues les croix, les Écritures,
et l'on a recouvert le printemps d’un drap sacré.
Mais sous l’autel, toujours,
le lapin court.
L’œuf éclôt.
Et Ostara sourit.
Entre mémoire païenne et lumière renaissante


Joyeuse Fêtes du printemps !