A nos éclats

A l'heure de la guerre, des champs d'horreur, faire de la terre un champs de fleurs.
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Nobody
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J’ai marché sous le clair des lunes d’hiver
À ta recherche, dans les forêts de pins noirs
J’ai perdu mille fois le chemin qui menait à tes mains
Et retrouvé mes pas dans la neige du soir
Mes larmes en coulant ont figé la mer

C’est du jade qui s’étend maintenant dans la plaine
Et sur mes joues trop rouges s’est déposé le gel
D’un autre temps et d’un autre royaume
Aux océans de cendres et aux collines de sels
Aux ondes maudites par le chant des sirènes

Sur ma robe s’est posée une boue sanglante
Je traverse des ruines jonchées de colombes mortes
Leurs ailes percées par les gouttes des pluies acides
Mais les loups hurlent encore au loin en cohorte
Et l’écho de leur cri résonne sur ses terres effrayantes

Je n’ai plus peur pourtant ni des spectres géants
Ni des ombres dansantes sur les branches des saules
Les squelettes ici ne sont plus que poussières
Et dans le ciel plombé se reflètent d’anciennes geôles
Où nous avions crû garder nos âmes indéfiniment

Mais rien ne protège du parfum du chagrin
Qui partout doucement se répand et embaume
Et devient sans prévenir une odeur fétide
Qui ne peut plus quitter le cœur de nos paupières
Switchy
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J'adore :heart:
Rachid
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Bonjour,

Ce poème évoque magnifiquement un voyage intérieur à travers des paysages oniriques et des émotions profondes. Les images de la recherche perdue dans les forêts sombres et des larmes gelées figeant la mer créent une atmosphère de mystère et de désolation. La métaphore des loups hurlant au loin évoque une menace persistante, rappelant peut-être les risques et les défis auxquels nous sommes confrontés dans notre quête de sens et de consolation.
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Nobody
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Il y avait dans l’horizon couchant des trainées roses
Comme les météores de nos proses
Te souviens-tu des météores au temps de tes jeux avec la Mort ?
Et des soleils rouges au bord de tes yeux, mi amor ?

J’avais lancé dans la Voie lactée des rêves déjà calcinés
Par la flamme de nos âmes encore fusionnées
Et même les pluies diluviennes ne peuvent apaiser
Le feu qui ronge l’éternel désir de nos baisers

Et malgré les tempêtes et les radeaux échoués
Et malgré les déluges de nos cœurs embués
Je sais que par-delà les ciels trop grisés
L’empire existe encore et son donjon dressé

Je vois la Colombe posée sur une branche fleurie
Elle attend, il me semble, juste que tu lui souris
Crois-tu qu’elle s’envolera quand tu l’approcheras ?
Où que ses ailes n’ont plus la force de fuir tes bras ?

Où seras-tu demain quand tremblera la Terre ?
Et que jaillira la lave du creux de nos artères ?
Fuiras-tu dans la brume de nos poésies ?
De ces mots qu’on s’est dit à l’orée de nos nuits ?

J’ai gravi des montagnes sans t’avoir dans mes pas
Et pleuré mille fois le souvenir de nos joies
De ces vies passées dont tu ne te souviens pas
Et qui pourtant se sont gravées au plus profond de toi

Écoutes dans l’aurore l’écho de l’Univers
Qui rythme chaque jour le chant de mes prières
Et fais revenir l’Ombre au bord de sa Lumière
Pour offrir l’éternel au sort de l’éphémère
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Nobody
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Nous irons la rechercher la cité perdue de nos deux âmes éperdues
À travers les dunes des regs lointains nous marcherons sans fin
Et dans les tempêtes des sables orangers nous traverserons sans crainte
Nos peaux brûlées par des siècles d’errance mais nos cœurs toujours battants
Cadence des danses mystiques et ancestrales
Nos mains serrées à ne jamais se lâcher
Et tes yeux exilés dans le bleu des cieux du vieil été
Les tourbillons silencieux de nos séparations s’éteindront
La poussière ne volera plus entre nos amours échappés
Et comme deux rescapés nous retrouverons l’éternité
Aux portes de Babylone ressuscitée
Nous cultiverons de nouveaux jardins
Parsemés de roses et de lilas blancs
Je t’apprendrai les rêves éveillés et les mythes cachés
Tu me joueras tes envoûtements sous la brise du vent
Nous briserons les chaînes qui enserrent nos poignets
Et dans l’ouragan des mers asséchées
Nous braverons les mirages et les rires des Djinns

Pousseront à nouveau sur ces terres arides
Les cerisiers d’or et les saules d’opale
Pour abriter ton corps dans l’ombre retrouvée
Nous serons de l’Empire les élus recherchés
Et sans château ni couronnes nous règnerons
D’un sceptre étoilé et d’un sourire damné
Un trône de plumes pour asseoir nos futurs
Sur l’étendue sauvage d’une plage infinie


Alors


Ton regard dans le mien
Pour ancrer notre amour
Dans le sable mouvant
De nos rêves sacrés
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Ils sont vraiment magnifiques les poèmes de cette série
La lutte elle-même suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
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