L’Humanité chez Damien Saez

Analyse stylistique, références, que nous cache son Art ?
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Nobody
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Si le thème de l’Homme et de l’Humanité a toujours été présent depuis le début chez Damien Saez, on ressent depuis les derniers albums une envie de mettre ce thème encore plus en avant. Chaque album est un tableau d’une Humanité tantôt pure tantôt déchue.

L’humain qui ne se ressemble plus, l’humain vil, sans avenir, loin de l’humaniste est un thème que la sensibilité saezienne met à l’honneur dès le départ.
Bruegel Pieter, Le triomphe de la mort.jpg
Bruegel Pieter, Le triomphe de la mort
Damien Saez (J’veux m’en aller – Jours étranges) a écrit :Mais je veux pas crever
Dans cette inhumanité
Damien Saez (Soleil 2000 – Jours étranges) a écrit : Alors on reste là pauvre génération
Sans but et sans pourquoi mais dis-moi où est l'horizon
Et qui continue tout au long des albums, si Jours étranges était l’album de la génération désenchantée, God Blesse est celui de l’Humanité blessée. Il nous montre la violence de cet humain qui ne sait faire que la guerre, de cet humain capitaliste et égocentré.
Damien Saez (J’veux du nucléaire – God Blesse ) a écrit : Des milliards de pauvres
Des milliards d'humain
Mais des milliards d'humain
Ca vaut pas un dollars
Damien Saez (Solution – God Blesse) a écrit :Trop de sang sur le mur
Trop de mur entre les pays
Trop de pays dans l'union
Trop d'union monétaire
Trop d'inégalité
Trop d'argent trop de banque
Trop de guerre pour la paix
Trop d'enfant qui crève
Trop d'impérialisme
Trop de capitalisme
Trop de libéralisme
Mais sans libération
Mais aussi de cet humain qui est né innocent et pur, de cet humain qui n’avait pas forcément ce destin entre les mains.
Damien Saez (Les Hommes – God Blesse) a écrit :Qu'ils sont beaux d'innocence et qu'ils sont beaux d'espoir
Et qui comme une fatalité n’a pas le choix que d’être le reflet de la société imbibée par le pouvoir et les intérêts économiques.
Damien Saez (Les Hommes – God Blesse) a écrit :Qu'ils sont beaux de jeunesse, qu'ils sont tristes d'y croire
Enfant géopolitique observant la naissance de l'Homme nouveau Dali.jpg

Pourtant, un espoir est bien présent, et c’est l’amour, ce sentiment, qui chez Damien Saez est aussi très souvent mis à l’honneur, est d’une certaine manière un moyen d’échapper au calvaire du cycle de la vie.
Damien Saez (Usé – God Blesse) a écrit : Et nos cœurs pleins d'espoir
et le cœur infini
on oublie qu'il fait noir
alors enfin on vie
et loin de leur tombeau
et loin de l'inhumain
on redevient fou à chaque matin
un jour on s'est aimé
et ce jour c’est demain
un jour d'humanité
un jour de gloire
L’espoir que l’amour sauve l’humanité de sa déchéance dans le futur est une façon de laisser une fenêtre ouverte vers le rien n’est perdu. Peut-être y’a-t-il un moyen de nous sauver en tant qu’humain et ce moyen c’est l’amour.

D’ailleurs c’est à partir de là, qu’on va sentir chez Saez une peinture plus profonde de cet humain, comme avec l’album très intime VLP, où le sentiment amoureux est mis à l’honneur mais à travers le regard de l’humain avec le fait de peindre des scènes de vie, très inspiré de la littérature russe au passage.
Damien Saez (Varsovie – VLP) a écrit :Non je ne suis plus seul et d’un œil polonais
il me dit quelques mots, dans un silence slave
je le trouve beau.
La déchéance humaine est à nouveau à l’honneur dans l’album J’accuse, vive critique de la société de consommation et d’une humanité déchue, sans culture.
Damien Saez (Les anarchitectures – J’accuse) a écrit :Puisqu’il faut accepter du temps
L’évolution toujours plus bas
[...]
C’est fini le temps des instruits
Le temps des populaires aussi
Fini le temps des littéraires
Au-dessus des comptes bancaires
La pochette de cette album illustre elle aussi parfaitement cette critique.
saez-lpx2-j-accuse.jpg
Le thème de l’humain biaisé par la société reviens alors de plus en plus souvent
Damien Saez (Fin des mondes – Messina) a écrit :Quelques maîtres banquiers
Pour des millions de noyés
Dans les métros
Avec toujours l’espoir vers un humain plus authentique.
Damien Saez (L’humaniste – L’oiseau liberté) a écrit :Je resterai cet humaniste
Qui croit que nous sommes tous égaux
Tous égaux devant l’injustice
Tous égaux face à nos sanglots

La peinture de l’Humanité à l’image de la société du 21ème siècle atteint son apogée avec l’album #humanité. Puisque l’Humanité est complètement à l’honneur dans cette album, le hashtag représente Instagram et les réseaux sociaux en général, qui forge la société actuelle. Le capitaliste est représenté par Facebook et ses compères, ils sont devenu le nouveau combat. Mais l’humain est totalement résigné face à ces réseaux, chacun est asservis à leur utilisation dans le quotidien.
Damien Saez (Humanité - #humanité) a écrit :si toujours par derrière le peuple est consentant
jusqu'au fond du cimetière numérique testament

du cœur de cet humain violé par les progrès
qu'ils ne servent à rien ou juste à faire du blé
Avec toujours l’espérance au fond que l’Humain ouvre les yeux et combatte l’asservissement à ce monde 2.0.
Damien Saez (Les guerres des mondes - #humanité) a écrit :L’humain face aux technologiques
C’est la richesse contre précaire
C’est la tristesse humanitaire
C’est l’horizon face au néant
La parade humaine, qui fait qu’une partie de la population se sente obligée de poster sa vie, inintéressante au possible, pour se sentir plus important est significative dans l’album #humanité. L’utilisation d’instagram comme l’image de la déchéance humaine est particulièrement soulignée.
Damien Saez (J’envoie - #humanité) a écrit :Miroir, dis-moi mon beau miroir
Est-ce que je suis belle dans l’accessoire ?
Dans l’infinité numérique
Je veux ma photo dans la fabrique
Damien Saez (Ptite pute - #humanité) a écrit :Sur les photos, moi j’ai la bouche comme un canard,
Je fais coin-coin tu sais si tu mets les dollars.
Nous sommes sur une Humanité prostituée, qui ne sait plus rien faire que se montrer pour exister et que de regarder pour assouvir sa curiosité.
Damien Saez (Elle aimait se faire liker - #humanité) a écrit :Elle aimait se faire liker pour allumer le monde entier
Elle aimait se faire YouPorner pour des milliards de connectés
Damien Saez (Ma religieuse - #humanité) a écrit :Au grand déballage de la viande
Toujours pour que le peuple bande
Faut des codes-barres sur tous les culs
De cette humanité vendue

Mais l’humain c’est aussi la beauté et l’amour, c’est Ma magnifique, Petrushka, Anatoline, c’est Mohammed, Mandela et au final l’humaniste. C’est sur ce message d’espoir que Damien Saez conclu son album Ni Dieu ni Maître. Et même s’ils ont eu raison de nous, ils n’auront pas notre Humanité.

Klimt Mère à l'enfant.jpg
Klimt, Mère à l'enfant

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Sympa comme analyse évolutive

Un futur album sur le transhumanisme ?
La lutte elle-même suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
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Nobody
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--- a écrit : 14 sept. 2021, 17:30 Sympa comme analyse évolutive

Un futur album sur le transhumanisme ?
Merci :kiss2:
Pour l'album l'avenir nous le dira !
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ellenaelk
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J'adore ton analyse c'est super intéressant !
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Nobody
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ellenaelk a écrit : 14 sept. 2021, 18:48 J'adore ton analyse c'est super intéressant !
Merci :happy1:
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Alchimie
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Sympa, merci :)
Nous sommes la somme de toutes nos pensée, et nous avons pourtant tous une unicité à nous reco-naître...
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Nobody
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Mais de rien !

Vous pouvez compléter bien entendu ;)
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Digitalis
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Nobody a écrit : 14 sept. 2021, 15:56 Si le thème de l’Homme et de l’Humanité a toujours été présent depuis le début chez Damien Saez, on ressent depuis les derniers albums une envie de mettre ce thème encore plus en avant. Chaque album est un tableau d’une Humanité tantôt pure tantôt déchue.

L’humain qui ne se ressemble plus, l’humain vil, sans avenir, loin de l’humaniste est un thème que la sensibilité saezienne met à l’honneur dès le départ.

Bruegel Pieter, Le triomphe de la mort.jpg
Bruegel Pieter, Le triomphe de la mort
Damien Saez (J’veux m’en aller – Jours étranges) a écrit :Mais je veux pas crever
Dans cette inhumanité
Damien Saez (Soleil 2000 – Jours étranges) a écrit : Alors on reste là pauvre génération
Sans but et sans pourquoi mais dis-moi où est l'horizon
Et qui continue tout au long des albums, si Jours étranges était l’album de la génération désenchantée, God Blesse est celui de l’Humanité blessée. Il nous montre la violence de cet humain qui ne sait faire que la guerre, de cet humain capitaliste et égocentré.
Damien Saez (J’veux du nucléaire – God Blesse ) a écrit : Des milliards de pauvres
Des milliards d'humain
Mais des milliards d'humain
Ca vaut pas un dollars
Damien Saez (Solution – God Blesse) a écrit :Trop de sang sur le mur
Trop de mur entre les pays
Trop de pays dans l'union
Trop d'union monétaire
Trop d'inégalité
Trop d'argent trop de banque
Trop de guerre pour la paix
Trop d'enfant qui crève
Trop d'impérialisme
Trop de capitalisme
Trop de libéralisme
Mais sans libération
Mais aussi de cet humain qui est né innocent et pur, de cet humain qui n’avait pas forcément ce destin entre les mains.
Damien Saez (Les Hommes – God Blesse) a écrit :Qu'ils sont beaux d'innocence et qu'ils sont beaux d'espoir
Et qui comme une fatalité n’a pas le choix que d’être le reflet de la société imbibée par le pouvoir et les intérêts économiques.
Damien Saez (Les Hommes – God Blesse) a écrit :Qu'ils sont beaux de jeunesse, qu'ils sont tristes d'y croire
Enfant géopolitique observant la naissance de l'Homme nouveau Dali.jpg


Pourtant, un espoir est bien présent, et c’est l’amour, ce sentiment, qui chez Damien Saez est aussi très souvent mis à l’honneur, est d’une certaine manière un moyen d’échapper au calvaire du cycle de la vie.
Damien Saez (Usé – God Blesse) a écrit : Et nos cœurs pleins d'espoir
et le cœur infini
on oublie qu'il fait noir
alors enfin on vie
et loin de leur tombeau
et loin de l'inhumain
on redevient fou à chaque matin
un jour on s'est aimé
et ce jour c’est demain
un jour d'humanité
un jour de gloire
L’espoir que l’amour sauve l’humanité de sa déchéance dans le futur est une façon de laisser une fenêtre ouverte vers le rien n’est perdu. Peut-être y’a-t-il un moyen de nous sauver en tant qu’humain et ce moyen c’est l’amour.

D’ailleurs c’est à partir de là, qu’on va sentir chez Saez une peinture plus profonde de cet humain, comme avec l’album très intime VLP, où le sentiment amoureux est mis à l’honneur mais à travers le regard de l’humain avec le fait de peindre des scènes de vie, très inspiré de la littérature russe au passage.
Damien Saez (Varsovie – VLP) a écrit :Non je ne suis plus seul et d’un œil polonais
il me dit quelques mots, dans un silence slave
je le trouve beau.
La déchéance humaine est à nouveau à l’honneur dans l’album J’accuse, vive critique de la société de consommation et d’une humanité déchue, sans culture.
Damien Saez (Les anarchitectures – J’accuse) a écrit :Puisqu’il faut accepter du temps
L’évolution toujours plus bas
[...]
C’est fini le temps des instruits
Le temps des populaires aussi
Fini le temps des littéraires
Au-dessus des comptes bancaires
La pochette de cette album illustre elle aussi parfaitement cette critique.
saez-lpx2-j-accuse.jpg

Le thème de l’humain biaisé par la société reviens alors de plus en plus souvent
Damien Saez (Fin des mondes – Messina) a écrit :Quelques maîtres banquiers
Pour des millions de noyés
Dans les métros
Avec toujours l’espoir vers un humain plus authentique.
Damien Saez (L’humaniste – L’oiseau liberté) a écrit :Je resterai cet humaniste
Qui croit que nous sommes tous égaux
Tous égaux devant l’injustice
Tous égaux face à nos sanglots

La peinture de l’Humanité à l’image de la société du 21ème siècle atteint son apogée avec l’album #humanité. Puisque l’Humanité est complètement à l’honneur dans cette album, le hashtag représente Instagram et les réseaux sociaux en général, qui forge la société actuelle. Le capitaliste est représenté par Facebook et ses compères, ils sont devenu le nouveau combat. Mais l’humain est totalement résigné face à ces réseaux, chacun est asservis à leur utilisation dans le quotidien.
Damien Saez (Humanité - #humanité) a écrit :si toujours par derrière le peuple est consentant
jusqu'au fond du cimetière numérique testament

du cœur de cet humain violé par les progrès
qu'ils ne servent à rien ou juste à faire du blé
Avec toujours l’espérance au fond que l’Humain ouvre les yeux et combatte l’asservissement à ce monde 2.0.
Damien Saez (Les guerres des mondes - #humanité) a écrit :L’humain face aux technologiques
C’est la richesse contre précaire
C’est la tristesse humanitaire
C’est l’horizon face au néant
La parade humaine, qui fait qu’une partie de la population se sente obligée de poster sa vie, inintéressante au possible, pour se sentir plus important est significative dans l’album #humanité. L’utilisation d’instagram comme l’image de la déchéance humaine est particulièrement soulignée.
Damien Saez (J’envoie - #humanité) a écrit :Miroir, dis-moi mon beau miroir
Est-ce que je suis belle dans l’accessoire ?
Dans l’infinité numérique
Je veux ma photo dans la fabrique
Damien Saez (Ptite pute - #humanité) a écrit :Sur les photos, moi j’ai la bouche comme un canard,
Je fais coin-coin tu sais si tu mets les dollars.
Nous sommes sur une Humanité prostituée, qui ne sait plus rien faire que se montrer pour exister et que de regarder pour assouvir sa curiosité.
Damien Saez (Elle aimait se faire liker - #humanité) a écrit :Elle aimait se faire liker pour allumer le monde entier
Elle aimait se faire YouPorner pour des milliards de connectés
Damien Saez (Ma religieuse - #humanité) a écrit :Au grand déballage de la viande
Toujours pour que le peuple bande
Faut des codes-barres sur tous les culs
De cette humanité vendue

Mais l’humain c’est aussi la beauté et l’amour, c’est Ma magnifique, Petrushka, Anatoline, c’est Mohammed, Mandela et au final l’humaniste. C’est sur ce message d’espoir que Damien Saez conclu son album Ni Dieu ni Maître. Et même s’ils ont eu raison de nous, ils n’auront pas notre Humanité.


Klimt Mère à l'enfant.jpg
Klimt, Mère à l'enfant

Toujours aussi intéressants tes topics d' analyse !
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Nobody
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Merci, l'oeuvre porte à matière ;)
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Digitalis
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Nobody a écrit : 14 sept. 2021, 15:56
Mais l’humain c’est aussi la beauté et l’amour, c’est Ma magnifique, Petrushka, Anatoline, c’est Mohammed, Mandela et au final l’humaniste.
"J'ai trouvé la définition du Beau, de mon Beau.

C'est quelque chose d'ardent et de triste, quelque chose d'un peu vague, laissant carrière à la conjecture. Je vais, si l'on veut, appliquer mes idées à un objet sensible, à l'objet par exemple, le plus intéressant dans la société, à un visage de femme. Une tête séduisante et belle, une tête de femme, veux-je dire, c'est une tête qui fait rêver à la fois, — mais d'une manière confuse, — de volupté et de tristesse ; qui comporte une idée de mélancolie, de lassitude, même de satiété, — soit une idée contraire, c'est-à-dire une ardeur, un désir de vivre, associés avec une amertume refluante, comme venant de privation ou de désespérance. Le mystère, le regret sont aussi des caractères du Beau.

Une belle tête d'homme n'a pas besoin de comporter, aux yeux d'un homme bien entendu, — excepté, peut-être, aux yeux d'une femme, — cette idée de volupté, qui, dans un visage de femme, est une provocation d'autant plus attirante que le visage est généralement plus mélancolique. Mais cette tête contiendra aussi quelque chose d'ardent et de triste, — des besoins spirituels, — des ambitions ténébreusement refoulées, — l'idée d'une puissance grondante et sans emploi, — quelquefois l'idée d'une insensibilité vengeresse (car le type idéal du dandy n'est pas à négliger dans ce sujet); quelquefois aussi, — et c'est l'un des caractères de beauté les plus intéressants — le mystère, et enfin (pour que j'aie le courage d'avouer jusqu'à quel point je me sens moderne en esthétique), le malheur. Je ne prétends pas que la Joie ne puisse pas s'associer avec la Beauté, mais je dis que la Joie est un des ornements les plus vulgaires, tandis que la Mélancolie en est pour ainsi dire l'illustre compagne, à ce point que je ne conçois guère (mon cerveau serait-il un miroir ensorcelé?) un type de Beauté où il n'y ait du Malheur. Appuyé sur — d'autres diraient: obsédé par—ces idées, on conçoit qu'il me serait difficile de en pas conclure que le plus parfait type de Beauté virile est Satan, — à la manière de Milton. "


Journaux Intimes. Beaudelaire
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Digitalis
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Nobody a écrit : 14 sept. 2021, 15:56 Si le thème de l’Homme et de l’Humanité a toujours été présent depuis le début chez Damien Saez, on ressent depuis les derniers albums une envie de mettre ce thème encore plus en avant. Chaque album est un tableau d’une Humanité tantôt pure tantôt déchue.

L’humain qui ne se ressemble plus, l’humain vil, sans avenir, loin de l’humaniste est un thème que la sensibilité saezienne met à l’honneur dès le départ.
L'hyperesthésie saezienne est-elle pour lui une douleur féconde ?
Chaque album n'est-il pas en fait cet oiseau exilé qui revient se poser sur terre ?

Spleen saezien ??


"Un artiste n’est un artiste que grâce à son sens exquis du beau, - un sens qui lui procure des jouissances enivrantes, mais qui en même temps implique, enferme un sens exquis de toute difformité et toute disproportion. Ainsi un tort, une injustice faite à un poète qui est vraiment poète, l’exaspère à un degré qui apparaît, à un jugement ordinaire, en complète disproportion avec l’injustice commise."


Notes nouvelles sur Edgar Poe. Charles Baudelaire



Spleen

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.


Les Fleurs du mal, 62 Première partie - Spleen et idéal
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Kaio
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il revendique meme d'etre lui toujours un humaniste dans un monde qui perd son humanité.
*NDNM*
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Merci pour tes liens avec Baudelaire @Digitalis j'adore ces parallèles ❤️
Spoiler
La fille qui a je ne sais même plus combien d'exemplaires des Fleurs du mal dans sa bibliothèque
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Digitalis
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Nobody a écrit : 16 sept. 2021, 11:40
Spoiler
La fille qui a je ne sais même plus combien d'exemplaires des Fleurs du mal dans sa bibliothèque
Spoiler
Quand on aime on ne compte pas, c'est ça?
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Digitalis a écrit : 16 sept. 2021, 13:41
Nobody a écrit : 16 sept. 2021, 11:40
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La fille qui a je ne sais même plus combien d'exemplaires des Fleurs du mal dans sa bibliothèque
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Quand on aime on ne compte pas, c'est ça?
Je vais regarder ce soir en rentrant, je table sur 5 !
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Nobody
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@Digitalis bingo mais y'en a un à @CellarDoor dans le lot :happy7: Du coup y'a aussi 2 Le Spleen de Paris mais qu'un seul Les Paradis artificiels et qu'un seul critique d'art.
Spoiler
Ben quoi ? C'est Baudelairichou quand même ❤️❤️❤️
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