peut-être que les procédés littéraires de charlotte relèvent du poème fondu.
https://www.oulipo.net/fr/contraintes/poeme-fondu
Métalangage
Les œuvres que l'on aime influencent notre rapport à la poésie et au langage. Avec le jeu du "un mot" que nous a proposé Damien, il me semble qu'il nous en a dévoilé beaucoup sur sa façon de créer, pour moi c'est un peu rentrer dans les coulisses de son art et je prend ça comme un cadeau, pour sûr il ne doit pas toujours écrire avec des contraintes mais quand même ça donne une idée de comment il s'y prend pour établir les fondations imaginaires de son œuvre, tous ses albums ont une cohérence sémantique et lexicale. En oulipo contrairement au surréalisme et de l'écriture fluide, il n'y a pas de hasard et d'ailleurs dans son texte de l'union des manifestants, de mémoire il me semble qu' il le dit bien: "je sais où je vais".
L'art littéraire a vocation de se jouer de l'inconscient collectif par le truchement du langage. Condensation poétique en un musée de mot que l'on visite et qu'on est libre de revisiter . Quand on s' essaie au jeux des contraintes, on voit le caractère très ludique de la chose. Sans la liste, j'aurais été incapable d'écrire ce que j'ai écrit dans l'autre topic, c'est comme si ça relookait l'écriture, comme une fringue bien coupée, ça m'a permis de verbaliser ma problématique du moment comme une purge, pour sûr j'aurais fait ça dans une autre période je n'aurais pas fait les mêmes choix sémantiques. Ce qui est intéressant aussi c'est le constat et l'étayage d'agencements différents avec un matériau lexical commun dans une circularité jubilatoire, on voit les trajectoires subjectives s'extirper de l'objectivité formelle du dictionnaire, on sort du registre de la dénotation qui réduit le langage à un outil pour rentrer dans celui de la connotation qui sont les ressorts propre au langage de la poésie et surtout putain de la subjectivité. Il s'agit de manipuler le langage et non de se faire manipuler par lui. Brèche Brassens, brèche Saez etc, ce sont des passeurs. Saez l'a bien dit une fois en concert, il a dit "je ne suis qu' un vecteur".
Et pour cloturer cette séance oulipienne et pour répondre à alaric je terminerai sur ce trait d'esprit, attention roulement de tambours: ramdam de la pensée en dérive. Ou: Rame dame de la pensée vers des rives . Voilà la séance est levée .