Dans le ruisseau du temps, on revit nos 16 ans

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CellarDoor
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Rétrospectives d'il y a seize ans...

8 janvier 2004 (ou presque) :

L'ennemi Saez

Vous ne connaissez pas Saez ? Normal. En dehors d’un tube, "jeune et con", passé sur toutes les ondes il y a presque deux ans, ce post-adolescent, relativement propulsé par la radio "Le mouv’" ne fait guère parler de lui.
Jeune ? Pas si sûr... ou alors de ces jeunesses qui se consument de trop d’amour, de haine, de lucidité et d’espoir. Saez se brûle les ailes à l’image du monde que nous habitons tous. Et on en redemande.


Être humain

La première fois que je l’ai vu, c’était à Toulouse. Un concert gratuit de la Fnac, en Décembre 1999*.
Le mouv’ ne l’avait pas encore découvert et il se pointait, presque timide, devant une cinquantaine de personnes.
La télé locale, TLT, ne jugea pas utile de rester plus de cinq minutes, après avoir perturbé nos oreilles avec son artillerie. Il dit "au revoir" en souriant à l’équipe de journalistes qui n’avait pas eu cette courtoisie, puis la musique reprit, doucement.
Derrière moi, un mélomane couchait religieusement des notes, noires, blanches, sur un cahier quasi-scolaire.
La ferveur de la salle était presque palpable et offrait son silence, comme un hommage, entre deux morceaux.
Lui, il était là, génial musicien, 22 ans à l’époque, en jean, chaussures éventrées, mèche au vent. Morgue et humour aussi.
Déjà blasé.

Terre de contrastes

Parler de Saez est difficile. Sa musique exprime finalement mieux que lui, au-delà de lui, la joie et la difficulté de vivre. Ce personnage, parfois cabot, qui plaît aux musiciens avertis comme aux midinettes pailletées est trouble, double.
Il offre l’amour comme il parle de haine, de destruction, de rêve. D’un même jet, il propose, à l’image d’un peintre, sa palette de couleurs. Il faut entendre ses mélodies...
Comme un chat, il caresse ou griffe, vient se faire cajoler ou agresse.
On passe - avec transitions - de délicieuses reprises apaisantes ("My funny Valentine") ou de superbes compositions musicales (Thème I & II), à la dénonciation de la violence ("J’veux du nucléaire") comme de la misère, sous toutes ses formes. Il nous rappelle Massoud, nos sexes dans ce qu’ils ont de plus crus, nos instincts de domination.
Il parle de nous, en véritable humaniste, avec beaucoup d’indulgence mais sans aucune concession.

Mélodie en sous-sol

Cependant, interpréter Saez est déjà une trahison. Sa musique parle d’elle-même, melting-pot d’influences : Brel, Minight Oil, Pink-Floyd, Mozart, Supertramp, Chopin, jazz, techno...
Il est tout ça et il n’est rien de tout ça. Mélomane averti, il sait se saisir des influences qui l’ont construit pour fonder son univers propre et nous l’offrir en partage.
Il fouille au fond de notre mémoire collective comme de nos entrailles pour en extirper le meilleur.
C’est beau, c’est gai, c’est triste, parfois drôle, agressif, révolté ou désespéré, mais ce qui est certain, c’est que ça marche !
A mettre entre toutes les oreilles...

samedi 3 janvier 2004, par Gaëlle Sartre Doublet

*NDLR :
Pas de trace d'un concert en décembre 1999. Celui de févier 2000 à la fnac de Toulouse :
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Meduse
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Ah bon ? qui ici avait 16 ans en 2004 ?
Je suis curieuse :?

Cher hôte, il y a 16 ans, moi j'en étais là :
LÁ-VEM-O-TEM....jpg
sans courage, sans conscience et sans mots.
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Nobody
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Meduse a écrit : 08 janv. 2020, 14:58 Ah bon ? qui ici avait 16 ans en 2004 ?
Je suis curieuse :?
En janvier 2004, moi ;)
Et j'étais bien conne de pas profiter de ma jeunesse.
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goelandfou
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Meduse a écrit : 08 janv. 2020, 14:58 Ah bon ? qui ici avait 16 ans en 2004 ?
Je suis curieuse :?

Cher hôte, il y a 16 ans, moi j'en étais là :
LÁ-VEM-O-TEM....jpg
sans courage, sans conscience et sans mots.
Au violon où dans le train ?
L'ours en cage ne peut que satisfaire l'ambition aventureuse des faibles, tandis que le cerf sauvage évoque une liberté et une vigueur pénétrantes
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Meduse
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goelandfou a écrit : 08 janv. 2020, 20:22 Au violon ou dans le train ?
Dans le train mon coeur jouait du tambour.
C'est donc SUR LE QUAI que le violon de mon âme a commencé son chant d'inconscience.
goelandfou a écrit : 08 janv. 2020, 20:20
Meduse a écrit : 08 janv. 2020, 15:05 Idem
Sauf que mon auto-radio beug, j'ai donc au choix : "Mohamed" en boucle, ou tout le CD en accéléré.
De temps à autre, grâce à un trou ou un dos d'âne, il me fait grâce d'une phrase ou deux volées au hasard ...
Expérience pas inintéressante, mais frustrant pour tout mélomane qui se respecte ! :?
Tiens ça irait bien ici ça :)
Et pourquoi donc ? 8-)
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Lime
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Meduse a écrit : 08 janv. 2020, 20:41

Dans le train mon coeur jouait du tambour.
C'est donc SUR LE QUAI que le violon de mon âme a commencé son chant d'inconscience.
:notes: Tu t'appelais Méduse
Elle s'appelait Méduse
:notes:
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goelandfou
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Meduse a écrit : 08 janv. 2020, 20:41
goelandfou a écrit : 08 janv. 2020, 20:20
Meduse a écrit : 08 janv. 2020, 15:05 Idem
Sauf que mon auto-radio beug, j'ai donc au choix : "Mohamed" en boucle, ou tout le CD en accéléré.
De temps à autre, grâce à un trou ou un dos d'âne, il me fait grâce d'une phrase ou deux volées au hasard ...
Expérience pas inintéressante, mais frustrant pour tout mélomane qui se respecte ! :?
Tiens ça irait bien ici ça :)
Et pourquoi donc ? 8-)
Parce que le lecteur CD appartient aux années 2000 ;) [*essuie les jets de pierres]
Nonobstant, dans 16 ans on dira
Meduse a écrit : 11 déc. 2027, 03:32 Idem
Sauf que mon auto-radio bluetooth beug, j'ai donc au choix : "Mohamed" en brouillé, ou tout l'album sauté.
De temps à autre, grâce à un tunnel ou une onde, il me fait grâce d'une phrase ou deux volées au hasard ...
Expérience pas inintéressante, mais frustrant pour tout mélomane qui se respecte ! :?
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Meduse
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Ouai alors y a pas de bluetooth mais il est pas si vieux quand même... j'ai l'entrée USB, attention ! ^^
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CellarDoor
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Il y a 16 ans, mai 2004 (et juste avant la sortie de Debbie)...
SAEZ la tête enfoncée entre ses deux mains, Damien Saez écoute religieusement l'écoulement des titres de son 3e album à paraître fin juin. Nerveux, il fume cigarette sur cigarette, et ne s'arrête que pour prendre le temps d'expliquer les nouvelles directions explorées dans sa musique.

"Là , on vient d'écouter le premier versant de l'album, plus rock, plus brut. l'autre garde la même cohérence, mais se barre dans d'autres directions..."

Effectivement, la fin dudit titre, qui semble raconter une espèce de trip psychédélique dans un voyage au Mexique, s'achève sur une digression jazzy, ou un solo de saxophone hurle des notes que Damien se plait à comparer à Coltrane. "le type qui a enregistré ça est le saxophoniste d'Eric Clapton, et il ne doit pas y avoir beaucoup de disques des années 70 ou il n'a pas joué."

Pour garder une dimension réellement rock (plus présente que jamais dans son nouvelle album, dont on pourrait comparer les nuances à Noir Désir ou Radio Head), Damien Saez s'est acharné dans une période d'écriture qui lui a beaucoup coûté. " 5 mois à ne faire que ça", raconte-t-il. " il a fallu que je retourne à Dijon (sa ville d'origine) et que je m'enferme. Au final, les textes sont ceux dont je suis le plus fier." Si les "gros" titres de Saez gardaient jusque là une candeur chargée de slogans ("solution", "fils de France", ceux de son nouveau disque chapitrent autrement ses obsessions et ses peurs, d'une façon beaucoup plus élaborée et alternée, à l'image du titre "Debbie" coloré d'accents punk et ska, suivi par un titre tout en crescendo. " à part 2 ou 3 titres, mon 1er album était un journal d'ado mis en musique, le disque que n'importe quel môme de 18 balais rêve de faire. 'God Blesse' était un prolongement du premier, avec une 2e partie qui allait sur un autre niveau d'écriture.

Pour ce nouveau disque, la méthode de travail n'est pas la même. Sur les textes, tout est travaillé : chaque virgule, chaque mot. Et ça change de beaucoup le résultat final." C'est que Saez a grandi et s'est un peu calmé (pas complètement). " à 26 ans, c'est pas qu'on a tout compris, mais on formule différemment ses déclarations. Aujourd'hui , j'ai décidé de continuer à dire ' je n'adhère pas à telle ou telle chose', mais autrement qu'avec des slogans de manifestation. Une phrase comme ' tu ignores le vide devant toi' , ça dit des tas de choses que j'aurais exprimées autrement avant."

Moins tourné sur lui même , Saez parle de son disque comme celui ou il raconte les rencontres importantes. " Debbie est un personnage croisé. A la fin d'un autre titre , il y a Martin et Lisa , plus loin Marie ou Marilyn, des noms qui posent des décors. Avant, il y avait plus de chansons sociales. Là dés la première chanson, je dis 'tu', je m'adresse à quelqu'un , il y a plus de mise en dialogue, et aussi plus de mysticisme"...

[Rock Sound]
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suffragettes AB
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CellarDoor a écrit : 23 mai 2020, 19:04 Il y a 16 ans, mai 2004 (et juste avant la sortie de Debbie)...
SAEZ la tête enfoncée entre ses deux mains, Damien Saez écoute religieusement l'écoulement des titres de son 3e album à paraître fin juin. Nerveux, il fume cigarette sur cigarette, et ne s'arrête que pour prendre le temps d'expliquer les nouvelles directions explorées dans sa musique.

"Là , on vient d'écouter le premier versant de l'album, plus rock, plus brut. l'autre garde la même cohérence, mais se barre dans d'autres directions..."

Effectivement, la fin dudit titre, qui semble raconter une espèce de trip psychédélique dans un voyage au Mexique, s'achève sur une digression jazzy, ou un solo de saxophone hurle des notes que Damien se plait à comparer à Coltrane. "le type qui a enregistré ça est le saxophoniste d'Eric Clapton, et il ne doit pas y avoir beaucoup de disques des années 70 ou il n'a pas joué."

Pour garder une dimension réellement rock (plus présente que jamais dans son nouvelle album, dont on pourrait comparer les nuances à Noir Désir ou Radio Head), Damien Saez s'est acharné dans une période d'écriture qui lui a beaucoup coûté. " 5 mois à ne faire que ça", raconte-t-il. " il a fallu que je retourne à Dijon (sa ville d'origine) et que je m'enferme. Au final, les textes sont ceux dont je suis le plus fier." Si les "gros" titres de Saez gardaient jusque là une candeur chargée de slogans ("solution", "fils de France", ceux de son nouveau disque chapitrent autrement ses obsessions et ses peurs, d'une façon beaucoup plus élaborée et alternée, à l'image du titre "Debbie" coloré d'accents punk et ska, suivi par un titre tout en crescendo. " à part 2 ou 3 titres, mon 1er album était un journal d'ado mis en musique, le disque que n'importe quel môme de 18 balais rêve de faire. 'God Blesse' était un prolongement du premier, avec une 2e partie qui allait sur un autre niveau d'écriture.

Pour ce nouveau disque, la méthode de travail n'est pas la même. Sur les textes, tout est travaillé : chaque virgule, chaque mot. Et ça change de beaucoup le résultat final." C'est que Saez a grandi et s'est un peu calmé (pas complètement). " à 26 ans, c'est pas qu'on a tout compris, mais on formule différemment ses déclarations. Aujourd'hui , j'ai décidé de continuer à dire ' je n'adhère pas à telle ou telle chose', mais autrement qu'avec des slogans de manifestation. Une phrase comme ' tu ignores le vide devant toi' , ça dit des tas de choses que j'aurais exprimées autrement avant."

Moins tourné sur lui même , Saez parle de son disque comme celui ou il raconte les rencontres importantes. " Debbie est un personnage croisé. A la fin d'un autre titre , il y a Martin et Lisa , plus loin Marie ou Marilyn, des noms qui posent des décors. Avant, il y avait plus de chansons sociales. Là dés la première chanson, je dis 'tu', je m'adresse à quelqu'un , il y a plus de mise en dialogue, et aussi plus de mysticisme"...

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goelandfou
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suffragettes AB a écrit : 23 mai 2020, 19:33
CellarDoor a écrit : 23 mai 2020, 19:04 Il y a 16 ans, mai 2004 (et juste avant la sortie de Debbie)...
C'est que Saez a grandi et s'est un peu calmé (pas complètement). à 26 ans, c'est pas qu'on a tout compris, mais on formule différemment ses déclarations. Aujourd'hui , j'ai décidé de continuer à dire ' je n'adhère pas à telle ou telle chose', mais autrement qu'avec des slogans de manifestation. Une phrase comme ' tu ignores le vide devant toi' , ça dit des tas de choses que j'aurais exprimées autrement avant."

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Ah ben c'est sûr qu'avec la carte bleue dans la chatte il a pas fait un bon en avant :muted1: :muted1: :muted3: :muted2:

Je gravirai les montagnes d'or
Et le corps dans le corps
Au sommet
Dans le sang unifié
De tes nuits sans frontières
Je serai la lumière

🎧🎧🎧
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Kaio
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goelandfou a écrit : 27 mai 2020, 15:02Je gravirai les montagnes d'or
Et le corps dans le corps
Au sommet
Dans le sang unifié
De tes nuits sans frontières
Je serai la lumière

🎧🎧🎧
<3 du love en tonnes
*NDNM*
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