Au son des Valkyries

Analyse stylistique, références, que nous cache son Art ?
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Aujourd'hui, je vous propose un petit zoom sur cette partie d'Humanité :
Damien Saez a écrit :aux hurlements divins, au son des valkyries
seras-tu avec moi dans le grand incendie
quand les hordes de feu viendront tendre les bras
toi dis-moi quoi de mieux que mourir avec toi
Les Valkyries sont des personnages de la Mythologie Nordique, que la plupart d'entre vous doivent connaître même de très loin (merci Viking, merci Mad Max Fury Road). Pour faire bref, ce sont des vierges guerrières et servantes du dieu Odin qui conduisaient les guerriers morts au combat au Valhalla (le palais d'Odin où seuls les valeureux guerriers ont le droit d'aller après leur mort).
Elles apparaissent dans plusieurs œuvres majeures comme l'opéra de Wagner La Walkyrie dont le prélude de l'acte III communément appelé La chevauchée des Walkyries est souvent repris dans les films ou la publicité, elles apparaissent aussi dans beaucoup de jeux vidéo. Bien entendu aussi dans la sculpture et la peinture.

Image
Walküren (Valkyrien), Gemälde von Peter Nicolai Arbo, 1865

Et c'est même elles qui ont donnés leur nom au fromage la vache qui rit (et ouiii ! Encore à cause de ou grâce à Wagner qui les popularisa) ça c'était l'info super importante !

On peut aussi faire un tour du côté du cinéma allemand des années 20 avec Fritz Lang et son film Die Nibelungen où la valkyrie Brunhild est l'un des personnages (je vous fais que la première partie du film : Siegfried, après avoir vaincu des monstres, devient invulnérable en se baignant dans le sang d'un dragon. Avant d'épouser Kriemhilde, princesse des Burgondes, il a dû conquérir pour son frère, le roi Gunther, la belliqueuse reine Brunehild. Tous les deux se liguent contre Siegfried, excités par le traître Hagen qui tue le héros).

Bref elles sont partout. Et ce sont des personnages clés pour préparer le Ragnarök : fin du monde qui donnera naissance à un nouveau monde tout beau tout propre qui resurgira des eaux. Du coup là vous vous dites "ah oui ça va parfaitement avec cette chanson qui décrit la fin de l'Humanité ou la Terre doit se purifier".
Damien Saez a écrit :La fin du monde viendra oui du cœur du volcan
Esprit dis es-tu là pour emporter nos cendres
Est-il un autre choix sur la terre que descendre
Jusqu’au cœur de la flamme d’où viendra la lumière
Des fantômes de nos âmes de nos vies aux poussières
La Terre doit se laver par la pluie du volcan
Pour nettoyer je crois le viol de ses enfants
L’humanité n’est qu’une procession funéraire
Pour continuer, un descriptif que j'ai trouvé très intéressant sur elles :
Régis Boyer dans Héros et Dieux du Nord a écrit : Valkyija : « Celle qui choisit les morts ».

La notion de valkyrie, directement liée à celle de mort et de des­tin, a subi une importante évolution au cours du temps, et sa figure odinique, retenue par Richard Wagner, ne représente que son dernier avatar. Il y a peut-être à l’origine l’idée de Déesse-Mère, l’une d’elles - Skadi - assumant la fonction mère-mort, celle qui donne la vie étant apte à la reprendre. En ce sens, la valkyrie a pu initialement être l’esprit tutélaire d’un homme, de préférence un héros ou, en tout cas, un guerrier, qu’elle ramenait dans l’autre monde. Elle a pu aussi être la prêtresse d’on ne sait quel dieu de la guerre : les opérations du culte dans le Nord ancien semblent avoir été volontiers menées par des femmes, et une représentation comme celle de la plaque his­toriée du chaudron de Gundestrup attesterait qu’une telle prêtresse pouvait célébrer des sacrifices humains.

Une idée d’élection, de choix parait avoir présidé à ce complexe d’idées, comme l’indique le nom même valkyrja, dans lequel valr désigne les hommes tombés sur le champ de bataille (on retrouve le terme dans val-hall) et la liaison entre esprit de la mort et guerrier parait fondamentale. C’est sans doute la nature propre aux transgres­sions de règnes de la valkyrie qui a dicté son assimilation partielle à un oiseau (notamment un cygne) ou son identification aux feux fol­lets, si abondants dans le Nord à certaines époques, que l’on voyait monter des marais : ce serait la Moor Leiche (cadavre du marécage) des traditions allemandes.

Lorsque la religion nordique s’orientera plus nettement vers des aspects fatidiques et prendra ainsi une coloration odinique, la valkyrie devient alors la messagère du dieu du Destin et de la Mort, chargée d’exécuter ses décisions lors des batailles : c’est Ôdinn qui décide qui va mourir, pas elle, et si elle désobéit à son maître, elle court le risque de redevenir une femme ordinaire, de se marier et d’avoir des enfants ! Les Hâvamâl 129 (Edda poétique) recommandent aux combattants de garder les yeux baissés afin de ne pas attirer l’attention des valkyries.

Dans la Saga de Njcill le brûlé (Darradarljôd 157), elles sont des soeurs filandières, montent à cheval et manient des armes (elles sont dites skjaldmcer, au sing. : « vierge au bouclier »).

Derrière l’image de la valkyrie, il y a toujours une idée de mort violente, et de mort voulue par le Destin. C’est ce que montrent leurs nombreux noms, pour la plupart sans doute récents - Hildr, Gudr, Gunnr (Bataille), ou GSndul, GSll, Herfjôtur -, qui renvoient à des opérations magiques. L’une d’elles porte le nom de l’une des trois Nornes, Skuld.
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