Les pseudo-portraits

Quel Magnifique êtes-vous ?
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E.L
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J'aime bien cette espace.
Il est à la fois interrogatif et bon esprit.
Poétique.
J'y metrrai sans doute mes paluches un de ces jours étranges où j'aurai à cœur de me raconter à travers l'autre.
Ceci dit j'avais déjà entamé les descriptions poétiques dans le topic discussion poétique.

Un personnage à la Paulo y tiendrait alors un rôle
Dans ma première description.
Il ne s'agit pas d'un poète, ni d'un manieur de mot habile.
Il s'agit d' un témoin, d'un témoin d'une époque.
D'un témoin actif et déterminer.
D'un homme qui a le cœur en point central, et dont les peurs font son moteur, font sa volonté de changement.
Il a l'idéal en point de mire, et s'attache à le construire.
C'est un homme attachant, bienveillant, et direct.
Il sait montrer son dessacord mais aussi agir en accord.
Il mets un masque de protection, mais son être ne sait rester caché derrière sa sincérité.
Je l'aime.
D'un amour fraternel.
D'un amour de reconnaissance.
Il est un miroir dans lequel j'y trouve un reflet ressemblant.
Il n'est pas juge, ni même bourreau, ne cherche pas la position la plus haute.
Il cherche à être fier de lui-même, à être acteur de ses convictions.
Et moi j'aime bien.
Il est un rameau dans la bouche d'une colombe.
Il est beau de cœur et d'esprit.
Je ne suis pas toujours d'avis de ses constats, mais je respecte son action et sa cohérence.

Bon bah, finalement j'ai fait mon premier pseudo portrait... 😂
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suffragettes AB
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goelandfou a écrit : 02 févr. 2020, 10:17
Charlotte a écrit : 02 févr. 2020, 10:09

Tiens c'est (presque) cadeau : Manuel à l'usage des hommes pour (enfin) comprendre les femmes
:kiss2:
Ahah pas besoin de le lire :
Image
Une femme pense au shopping, au ménage, aux courses, et à prendre la voiture pour aller sauter le garagiste.
:arrow:
"à se trouver un garagiste à sauter pour ne plus se retrouver en panne de voiture et qui a l'option courses et ménage, un tony michelli à son service; à trouver chaussure à son pied tel le prince charmant dans cendrillon, un homme qui la comprendrait enfin, un homme avec lequel elle prendrait son pied." à quelques détails près t'y étais goéland :)
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goelandfou
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Non non ça c'est dans la Sexion fantasme ;-)
L'ours en cage ne peut que satisfaire l'ambition aventureuse des faibles, tandis que le cerf sauvage évoque une liberté et une vigueur pénétrantes
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suffragettes AB
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lol je ne vois absolument pas de quoi tu parles :)
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Meduse
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Bon alors, personne n'a un pseudo portrait là ?
:popcorn:
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E.L
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Meduse a écrit : 02 févr. 2020, 17:14 Bon alors, personne n'a un pseudo portrait là ?
:popcorn:
Je suis médusé là...
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Meduse a écrit : 02 févr. 2020, 17:14 Bon alors, personne n'a un pseudo portrait là ?
:popcorn:
Tout vient à point à qui n'aime pas la viande crue.

Qui est @Meduse ?

Née d’un père indépendantiste Corse pacifiste et d’une mère hippie, il faut savoir comment ses parents se sont rencontrés pour mieux la comprendre. Son papa, donc, Corse, honorait son « pays » par ses idées indépendantistes mais s’attirait la méfiance par son côté antimilitariste pacifiste. Suite à une divergence profonde sur ses mœurs véganes, il fut exilé sur le continent. Nul n’est vraiment corse s’il n’aime sa charcuterie.

Il rencontra alors sa future femme lors de la lutte du Larzac. Cette dernière, hippie au grand cœur, avait choisi d’y élever des chèvres pour fabriquer son propre pélardon.

Ces deux êtres d’idéaux, ces deux liberterres, gens d’esprit contre gendarmes, tombèrent de suite sous le charme l’un de l’autre. Ils menèrent la lutte côte à côte et mirent en pratique la maxime fort connue : Faites l’amour, pas la guerre.

Lorsque Meduse fit rondir le ventre de sa mère, ce n’était pas chose prévue. Le couple se protégeait pourtant bien avec des préservatifs bio en boyau de chèvre, mais la surprise fut là et la surprise fit bien accueillie.

Si les filles ne naissent pas vraiment dans les roses ; ce qui est sûr, c’est que la petite Meduse grandit entre serpolet et salsepareille, entre granit et calcaire, entre chèvre et loup. Elle était une enfant naturelle, organique. Un peu comme Groot ou la Corneille à 3 yeux mais en plus humaine, en plus divine.

Son monde intérieur fut nourri d’amour par ses parents et sa première socialisation à 6 ans à l’école marque un drame. Après la nature végétale, animale et minérale, notre petite Heidi cévenole découvre la nature humaine. Après l’amour inconditionnel familial vint la méchanceté perverse des petits d’homme. Rousseau avait raison, Victor l’enfant sauvage est bien plus pur que ses homologues civilisés.

Il faut dire que son excentricité et son prénom n’aidèrent pas. Car la petite Meduse s’appelle en réalité Micheline, en honneur à son arrière-grand-tante, et en référence à Louise Michel. De Micheline, elle, elle n’en percevait que la fusion bâtarde entre la voiture et le train, véhicule lourd, désuet et encombrant. Création incomprise qui ne parvint pas à trouver sa place aux yeux des autres. Face à ce monde cruel, elle aimerait être transparente, invincible, immortelle : c’est ainsi qu’elle devint méduse.

Adolescente bercée par les chants traditionnels occitans et les polyphonies corses, elle découvrit Saez par erreur mais fut de suite séduite par sa vision du monde. Comme elle, il aime les hommes autant qu’il hait la nature humaine. Comme lui, elle aime les hommes et haït le masque derrière lequel ils se cachent.

Voilà que Meduse continue de grandir et décide de quitter les terres pour vivre son indépendance à la mer. Inconsciemment, symboliquement, elle souhaite retrouver la matrice originelle, retrouver l’amour parental. À défaut, elle y trouvera l’amour-passion, l’amour-frisson, l’amour-prison.

C’est un jeune matelot, sombre, au visage anguleux et difforme qui, si au premier abord, peut sembler extrêmement laid, dégage un charme aussi grand qu’irrésistible : c’est l’appel incontrôlable du mal, l’attirance implacable du mâle. À cause de son visage, on le surnomme « le rat d’eau ».

Malheureusement, on ne ré-écrit pas l’histoire du rat d’eau de la méduse : cet amour passionnel, quasi fusionnel ne durera qu’un temps. Ils finissent par se bouffer l’un l’autre quotidiennement, Meduse essaie de le retenir tant bien que mal de ses tentacules mais c’est oublier que ses filaments sont urticants et voilà que file l’amant. On n’étouffe pas un être libre sous peine de le voir partir ; et si partir c’est mourir un peu, le voir partir, c’est mourir beaucoup.

Après cette forte tempête, nous retrouvons notre Meduse échouée. Elle décide de se consoler en remontant vers ses terres natales mais la flamme n’est plus là. Meduse veut redevenir transparente, et si elle n’arrive plus à guérir son cœur, à se régénérer comme une vraie méduse, elle décide de devenir phasme parmi les branches, phyllie parmi les feuilles. Elle cultive de nouveau son rapport à la terre pour y retrouver ses racines.

Faites labour pas la guerre l’entendrons-nous honorer ses parents. Elle cultivera son premier potager, binant, plantant, sarclant, récoltant. Ainsi se soigne-t-elle un moment, mais ça ne suffit plus. Voilà qu’elle s’essaye à la verveine en intraveine, aux roulés au patchouli et à la liqueur de gratte-cul.

Grâce à ces savants mélanges, elle arrive à un stade de méta-conscience qui lui permet de réaliser la rancœur qu’elle garde auprès des hommes. Elle se rend compte qu’elle garde un cœur de pierre envers la gent masculine, que ses mots sifflent à leur égard et qu’elle se doit de leur renvoyer un regard de pierre.

Elle qui croyait ne plus être méduse prend conscience qu’elle est la Méduse.

Et depuis, elle attend secrètement l’homme qui lui renverra ses propres démons, qui lui fera sauter tout ce qu’elle a dans la tête pour faire battre les ailes de son cœur. Elle attend l’homme qui pourra être le père de son enfant, elle attend le Père-sée qui fera naître Pégase.
Des bleus des lames de la mer à son âme, elle rêve de s’envoler au bleu d’azur, l’âme ailée dune mère libre et légère.

Ex-sylve, naïade, gorgone, future sylphide, voilà qui est Meduse.
Dernière modification par --- le 13 févr. 2020, 21:27, modifié 1 fois.
La lutte elle-même suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
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Alchimie
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Impressionnant se portrait :mrgreen: C'est là qu'on vois que tu l'as connais trés bien la Méduse :-D

Par contre Micheline ?? en est tu vraiment sure ? ou alors ont m'aurait menti ? :grin:
Nous sommes la somme de toutes nos pensée, et nous avons pourtant tous une unicité à nous reco-naître...
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suffragettes AB
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joli ce portrait corse :), quelle imagination rusée, truffée de jeu de mot sans pareil, mention spéciale au rat d'eau de la méduse haha. Par contre je modifierais cette phrase pour coller + à la vérité (mais bon ce n'est pas un portrait, c'est un pseudo-portrait donc ne pas se formaliser du manque d'exactitude :)), la phrase étant:
"le voir partir, c’est mourir beaucoup." Moi je pense que c'est plutôt "le voir partir, c'est revivre", je dis ça je dis rien :).
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Meduse
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Qui est Meduse ?
C'est la vipère qui doit être contente.
La réponse enfin :grin:
Ça mériterait un résumé bd.
Classe ! :star:
--- a écrit : 13 févr. 2020, 20:59 Tout vient à point à qui n'aime pas la viande crue.
Lire cette phrase ce soir est une synchronicité qui accentue le sourire. Plus rôtie, tu pleures !
;)
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goelandfou
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Meduse a écrit : 14 févr. 2020, 00:22
--- a écrit : 13 févr. 2020, 20:59 Tout vient à point à qui n'aime pas la viande crue.
Lire cette phrase ce soir est une synchronicité qui accentue le sourire. Plus rôtie, tu pleures !
;)
Saignant ce proverbe.
@Charlotte aurait répondu cuicui.
L'ours en cage ne peut que satisfaire l'ambition aventureuse des faibles, tandis que le cerf sauvage évoque une liberté et une vigueur pénétrantes
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Meduse
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goelandfou a écrit : 16 févr. 2020, 14:22
Tout vient à point à qui n'aime pas la viande crue.
Saignant ce proverbe.
Charlotte aurait répondu cuicui.
Et le requin lui, il en dit quoi ? :ugly:
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Lime
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Meduse a écrit : 16 févr. 2020, 19:33 Et le requin lui, il en dit quoi ? :ugly:
C'est qui ce fichu requin ?! Qu'il s'annonce sur le champ !
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Meduse
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T'entends pas la petite musique tapie dans l'ombre qui accompagne le chant des sirènes ?

🎶
Money, money, money
Must be funny
In the rich man's world

🎶
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goelandfou
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Meduse a écrit : 16 févr. 2020, 19:33
goelandfou a écrit : 16 févr. 2020, 14:22
Tout vient à point à qui n'aime pas la viande crue.
Saignant ce proverbe.
Charlotte aurait répondu cuicui.
Et le requin lui, il en dit quoi ? :ugly:
Ça parle pas un requin :shock:
L'ours en cage ne peut que satisfaire l'ambition aventureuse des faibles, tandis que le cerf sauvage évoque une liberté et une vigueur pénétrantes
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Meduse
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Alors que les astrologues du monde entier prédisaient une année 2020 régénératrice, telle une page qui se tourne pour démarrer un nouveau cycle, l’humanité fut colonisée par un pétulant virus nommé Corona.

Sur l’île des magnifiques on observait d’abord de loin le phénomène, avec pour seul lanceur d’alerte un apache arborant fièrement ses peintures guerrières jaunes. Notre indien pratiquait l’alchimie avec tellement de ferveur, qu’il était capable de transformer la Russie en eldorado et Poutine en héro. Si notre Chaman au grand cœur a préféré sécher les cours de conjugaison et de grammaire pour fumer du H, sa générosité naturelle ne l’empêchait pas de vouloir avertir la communauté du danger imminent. « Je parle, donc je suis, et tant pis pour ceux qui n’arrivent pas à me lire ! » pouvait on l’entendre psalmodier gaiement.

Quelque peu agacé par ce prophète en pagne, un chien loup aux yeux aussi bleu que son oiseau paradis sortit de sa tanière pour faire trembler la nuit de son hurlement primaire.« Ahouuuuuuuuuuuuuuuuuuwhouuuuuuuuuuwaf Cela suffit Cassandre ! Vas-tu donc te taire !? Les chiffres sont manipulés, il faut relativiser, ce n’est pas pire que la grippe. »

Et son oiseau chéri de surenchérir :

« Pourquoi donc faire autant de tapage ! Ranges ton tambour l’indien. Il y a tellement de menaces dont on ne pipe mot, pourquoi crois-tu que nous employons ainsi nos forces à construire cette île ! »

Ce qu’il faut savoir, c’est que ce couple hors norme dont on ne sait pas trop comment ils vont faire pour se reproduire sans casser des œufs, faisait office de sages sur l’île. Un respect tout naturel c’était instauré car ils furent les premiers à découvrir ce refuge en suivant les méduses sur les océans. Pendant ce voyage au long cours avec toute leur arche, l’oiseau bleu chantait comme un oracle l’imminente découverte d’une nature luxuriante, pourvoyeuse d’espoir et de poésie. Son ingénieur en chef très très méchant y accosta le premier et se mit à dessiner puis construire les ponts et les tunnels de leur nouvel imaginoir. A l’unanimité, ce refuge fut reconnu comme beau et confortable, au point que tout un bestiaire eu envie de venir s’y installer pour construire leurs utopies.

A commencer par le Goéland fou qui fait ses rondes au-dessus de l’île depuis son émersion. Nous savons peu de chose sur ce drôle d’oiseau. Est-il le fantôme des Atlantes ? L’âme d’un poète esseulé qui s’est perdu à force de se laisser porter par les alizés ? Tout ce que nous pouvons observer est son plaisir à lâcher de temps en temps quelques fientes qui font rire ou réagir les mammifères en contre bas. Il aime aussi pêcher les étoiles et traquer les méduses, transformer d’innocents petits oiseaux sensibles et fragiles en monstrueux sanglier aux poils rudes et manger du pop-corn avec gourmandise devant les orgies de la Sex-ion.

Seule la lune arrive à le dominer de son aura de mystère. Cet astre élégant et courtois tempère ces folies aériennes en éclairant leurs nuits de sa douce lumière. Parfois limée par la timidité, elle se cache derrière le nuage Nouka, ou détourne l’attention par une pluie de citronnade. Si dame la lune avait eu des bras, sans nul doute aurait-elle bercée le petit esquimau Kenny Mc Cormick pour le consoler de sa tentative de rébellion manquée.

En parlant de ce DJ incompris venu s’échouer tardivement sur l’île, personne ne le sait, mais c’est un émissaire du cavalier sans tête. Il s’est donc tout de suite tapi avec d’autres créatures obscures dans l’ombre. C’est en effet depuis les galeries souterraines de l’île qu’il joue au poker en invoquant la quinte flush pour des rêves meilleurs. Il y a un panda mutant qui se prétend maître des cailloux, un cafard pour faire le lien avec la surface et ramener quelques infos du roi, il y a même capitaine Jamaïque pour rouler des gros splifs de cannabis et enfumer la tanière. C’est la fête dans le bunker !

Mais ça c’était avant. Lorsque le confinement fut imposé à toutes les créatures de tous les mondes de la planète Terre, un air de révolution commença à gronder au sous-sol. « Quoi ? Plus de lumière, plus de nourriture, plus de liberté ? Aux armeeeeeeeeeeeeees !!!! »

C’est au Renard que la communauté doit la magnifique idée de ce printemps insurrectionnel. Coincé sous la terre avec sa maîtresse la blaireaute, il s’improvisa justicier masqué, et brava l’interdit en sortant à la surface. Il savait pouvoir compter sur son éloquence pour émouvoir l’oiseau perché, aussi ne tarda-t-il pas à sermonner toute l’île sur l’extrême urgence d’organiser la solidarité. De quelques phrases malines, il dépeint les invisibles comme Hugo écrivait sur les misérables, avec beaucoup de compassion. On entendit pourtant au loin le Roi rugir, ordonnant à sa cour de châtier l’imposteur. « Depuis quand te soucies tu d’autre chose que de ton propre luxe ? Je te condamne à te confiner avec la Churinga ! Tel Sisyphe, tu dois me l’apporter en haut de la montagne. Ainsi tu apprendras ce qu’est la lutte ! »

Cocasse situation, puisque la Pierre gravée n’était pas seulement inerte et lourde, elle slamait ! Double peine pour Fox, qui n’arrivait plus à réfléchir sur ses options d’évasion. Il était enchaîné là, à voir pousser des fleurs par on ne sait quel terreau magique. Il se demandait d’ailleurs si ses amis des cavernes étaient toujours vivants, nombre d’entre eux étant devenus silencieux comme des tombes. Le virus aurait-il transformé une partie de l’île en zombi land ? Suspicion d’autant plus légitime que l’oiseau bleu avait la crève ; La pythie ne sachant pas garder silence trop longtemps, il était logique de penser qu’elle avait contaminé toute l’île à force de piailler.

Il confia ses pensées à la Pierre, qui en frissonna d’effroi : « Nous ne laisserons plus personne derrière ! Camarade, changeons le logiciel, cassons nous de là ! Allons sauver les invisibles ! » Malgré toute sa bonne intention, il lui fallait l’aide de l’indien pour une opération alchimique …

Heureusement, le Hasard passant par-là de temps à autre comme une brise légère, avait gonflé les voiles d’un bateau arrivé sur l’île quelques jours plus tôt. L’équipage se composait d’une infirmière pour colmater les tristesses comme une rustine, ainsi qu’une réserve de sang AB génétiquement modifié pour irriguer à tous les malades de la philosophie et du féminisme de grand-mère par intraveineuse. Il y avait aussi une rose aux parfums envoûtants pour essaimer des couleurs et de l’espoir dans le jardin, ainsi qu’une femme marin reconvertie en pâtissière pour distribuer des caramels, cafés et viennoiseries… de quoi adoucir les mœurs et motiver les invisibles à sortir de l’ombre pour se remplir la panse en toute sécurité sur le radeau hospitalier. Louise était là pour leur raconter des histoires aux 50 nuances de X. De quoi faire rougir Nouka le nuage qui ne put retenir quelques gouttes de citronnades, et faire grossir l’albatros (trop de popcorn !)

Vous l’aurez compris, dans l’imaginoir, il n’y a pas de place pour l’ennui. Même l’austère Gaston, dont les rumeurs laissaient présager une belle carrière monastique sur l’île, étonna de fantaisie en inaugurant une galerie d’Art ! Les 57 Alain quant à eux, clones mélomanes on ne peut plus serviables, n’oubliaient pas d’honorer l’Ours, roi de l’île.

Ce dernier n’avait pas attendu la quarantaine mondiale pour se confiner en haut de sa montagne, vautré sur un trône au fin fond d’une caverne. Il pensait bien sûr du haut de sa toute-puissance être à l’origine de ce choix. Comment aurait-il pu en être autrement, il était souverain dans son empire. Pourtant, la lune savait bien que cet isolement était le fruit d’un coup d’état savamment orchestré par le mystique EL. « Il ne manquerait plus qu’une addiction au Whisky vienne mettre encore plus de Chaos ! » se rassurait il à voix basse pour justifier son stratagème. En effet, il avait élaboré un plan diaboliquement génial : poster Julien R à l’entrée de la caverne sous l’insigne de garde royale, avec pour consigne d’interviewer l’Ours dès qu’il ferait mine de sortir le museau de sa grotte. Rien de mieux pour dissuader sa majesté de toute idée de grand air !

Pendant que le Roi sommeillait, aussi dynamique qu'un grizzli en pleine hibernation, son bouffon avait le champ libre. Las de traduire nos inconsciences par quelques rimes habiles, il s’enrôla dans l’armée des anges pour exhorter l’humanité à s’émanciper du système marchand. « Vive l’Anarchie » l’entendait on scander.

Le chien loup et le renard venaient parfois se joindre à lui comme une symphonie. Dans ces moments rares et magiques, l’on pouvait observer au-dessus de l’île un arc en ciel, et pleins de petites méduses phosphorescentes consteller la mer d’infini. Émerveillée, toute l’île se lubrifiait alors pour laisser circuler une énergie spécifique, aux pouvoirs transcendants, souvent invoquée par sa majesté, que l'on nomme l'Amour.
Dernière modification par Meduse le 05 avr. 2020, 14:31, modifié 4 fois.
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