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Nobody
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"Le serpent noir de l'amour-propre ulcéré lui avait toute la nuit mordu le coeur"

Dostoievski
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CellarDoor
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"Pourquoi représenter la vérité nue ? C'est elle que le monde habille le plus et le mieux."
John Petit-Senn
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Nobody
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Aragon a écrit :Quand l'idée de l'amour, de cet amour, précisément de cet amour, se leva-t-elle en mon esprit, c'est à quoi je ne puis à la fois, et je puis bien répondre. Tout me séparait de celle que j'entrepris d'abord de fuir, et fuir en moi-même surtout. Il y a dans mon emportement avec les femmes une certaine hauteur, qui tient à plusieurs regrets que j'ai, à ce que j'ai longtemps cru qu'une femme, au mieux pouvait me haïr, à ce sentiment horrible de l'échec qui me porte toujours aux confins d'une ombre mortelle. Cette femme-ci, je me suis défendu de l'aimer, j'ai détourné d'elle avec une sorte de terreur qui avoue, les regrets mêmes du souvenir. Divers sentiments que j'avais me dictaient aussi ma conduite. Sans doute alors devinai-je pourtant sans fixer les traits d'un fantôme, une modification de mon coeur, le filigrane étrange de l'amour commençant déjà d'y paraître. Je crus à une disposition générale de mon humeur, et c'est dans ce désordre réel que je rencontrai une autre femme. Que je le lui avoue aujourd'hui, que tout ceci s'endort, et qu'elle me pardonne. Je l'ai aimée à ma façon de ce temps-là, comme il m'était possible, et sans savoir que son image à une autre était pourtant mêlée, je l'ai bien aimée sans mentir, d'un amour quo ne s'est effacé que devant l'amour même, et elle sait très bien qu'elle m'a rendu malheureux. Aux obstacles qu'elle m'opposait, pourtant plusieurs fois défaillante, je n'ai point usé cet amour, et sans doute qu'il y puisait sa vie. Mais entendez-moi, chère amie, j'ai retrouvé en moi ce que j'avais nié. Vous étiez ma seule défense et déjà vous vous éloigniez. Alors j'ai été malheureux pour l'autre, sans croire qu'elle en saurait rien. Je vivais sans aucun effort pour me rapprocher d'elle. J'ai dit que d'autres sentiments, alors, m'en écartaient. Puis je tremblais d'éprouver ma faiblesse. Je craignais que le jour ne me devînt intolérable, si elle m'humiliait une fois. Elle fit cette chose extraordinaire, de m'appeler à elle: et moi je vins. Soirée du trouble, soirée éclipse: alors devant le feu qui jetait sur nous deux ses grandes lueurs, j'accédai, voyant ses yeux, ses yeux immenses et tranquilles, j'accédai à l'idée de cet amour conçu et nié, qui s'imposait soudain à moi dans l'évidence, à la portée de ma main qui se croyait démente. Je ne me hâtai point. Cela dura des heures et des heures, sur le versant insensible de l'aveu. Il n'y eut point de rupture entre l'indifférence et l'amour. Une porte enfin cède, et c'est ainsi qu'apparaît le merveilleux paysage.
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Meduse
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Charlotte a écrit : 20 avr. 2020, 13:25 Coronavirus J 46 : la construction de l'asile avance apparemment bien
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Nobody
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Martin Roy a écrit :Une bonne citation placée au bon endroit et au bon moment peut, pour un instant, faire paraître le pire des imbéciles beaucoup plus intelligent qui ne l'est en réalité.
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Les hommes se distinguent par ce qu'ils montrent et se ressemblent par ce qu'ils cachent.
Paul Valéry
La lutte elle-même suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
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Nobody
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"On ne peut être poète sans quelque folie."
Démocrite
Spoiler
"Quelque" est peut-être un peu léger
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Lolita, light of my life, fire of my loins. My sin, my soul. Lo-lee-ta: the tip of the tongue taking a trip of three steps down the palate to tap, at three, on the teeth. Lo. Lee. Ta. She was Lo, plain Lo, in the morning, standing four feet ten in one sock. She was Lola in slacks. She was Dolly at school. She was Dolores on the dotted line. But in my arms she was always Lolita.

-- Vladimir Nabokov
La lutte elle-même suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
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❤️ 💚

"J'ai cherché à exprimer avec le rouge et le vert les terribles passions humaines."

Vincent Van Gogh
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"Tu es en moi comme une provision merveilleuse.
Bien sûr je te ferai mal.
Bien sûr tu me feras mal.
Bien sûr nous aurons mal.
Mais ça, c'est la condition de l'existence.
Se faire printemps, c'est prendre le risque de l'hiver.
Se faire présent, c'est prendre le risque de l'absence...
... Et moi, c'est à mon risque de peine que je connais ma joie."
St Exupéry
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suffragettes AB
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citation de Deleuze

" Dans la société de contrôle, informer c'est faire circuler des mots d'ordre."

"L'acte de résistance n'est ni information, ni contre-information."

"L'œuvre d'art n'est pas un instrument de communication, en revanche il y a une affinité fondamentale entre l'œuvre d'art et l'acte de résistance."

"L'acte de parole est un acte de résistance, l'acte de parole de bach c'est sa musique."

"Affinité fondamentale entre l'œuvre d'art et un peuple qui n'existe pas encore."

"Il n'y a pas besoin de science-fiction pour concevoir un mécanisme de contrôle qui donne à chaque instant la position d'un élément en milieu ouvert, animal dans une réserve, homme dans une entreprise (collier électronique). Félix Guattari imaginait une ville où chacun pouvait quitter son appartement, sa rue, son quartier, grâce à sa carte électronique (dividuelle) qui faisait lever telle ou telle barrière ; mais aussi bien la carte pouvait être recrachée tel jour, ou entre telles heures ; ce qui compte n'est pas la barrière, mais l'ordinateur qui repère la position de chacun, licite ou illicite, et opère une modulation universelle."

"Si tu ne saisis pas le petit grain de folie chez quelqu'un, tu ne peux pas l'aimer. Si tu ne saisis pas son point de démence, tu passes à côté. Le point de démence de quelqu'un, c'est la source de son charme."

"En chacun de nous, il y a comme une ascèse, une partie dirigée contre nous-mêmes. Nous sommes des déserts, mais peuplés de tribus, de faunes et de flores. (...) Et toutes ces peuplades, toutes ces foules, n'empêchent pas le désert, qui est notre ascèse même, au contraire elles l'habitent, elles passent par lui, sur lui. (...) Le désert, l'expérimentation sur soi-même, est notre seule identité, notre chance unique pour toutes les combinaisons qui nous habitent."

"Un style, c’est arriver à bégayer dans sa propre langue. C’est difficile, parce qu’il faut qu’il y ait nécessité d’un tel bégaiement. Non pas être bègue dans sa parole, mais être bègue du langage lui même. Etre comme un étranger dans sa propre langue. Faire une ligne de fuite. Les exemples les plus frappants pour moi : Kafka, Beckett, GL, Godard. Ghérasim. Luca est un grand poète parmi les plus grands : il a inventé un prodigieux bégaiement, le sien. Il lui est arrivé de faire des lectures publiques de ses poèmes ; deux cents personnes, et pourtant c’était un événement, c’est un événement qui passera par ces deux cents, n’appartenant à aucune école ou mouvement. Jamais les choses ne se passent là où on croit, ni par les chemins qu’on croit."

"Les lettres sont un rhizome, un réseau, une toile d'araignée. Il y a un vampirisme des lettres, un vampirisme proprement épistolaire. Kafka, le végétarien, le jeûneur qui suce le sang des humain carnivores, a son château pas loin. Il y a du Dracula dans Kafka, un Dracula par lettres, les lettres sont autant de chauves-souris."

" Ecrire n'a rien à voir avec signifier, mais avec arpenter, cartographier, même des contrées à venir."
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"But who prays for Satan? Who, in eighteen centuries, has had the common humanity to pray for the one sinner that needed it most?"
-Mark Twain
La lutte elle-même suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
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goelandfou
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--- a écrit : 09 juin 2020, 13:59 "But who prays for Satan? Who, in eighteen centuries, has had the common humanity to pray for the one sinner that needed it most?"
-Mark Twain
C'est la réponse ? :thinking2:
L'ours en cage ne peut que satisfaire l'ambition aventureuse des faibles, tandis que le cerf sauvage évoque une liberté et une vigueur pénétrantes
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goelandfou a écrit : 09 juin 2020, 14:10
--- a écrit : 09 juin 2020, 13:59 "But who prays for Satan? Who, in eighteen centuries, has had the common humanity to pray for the one sinner that needed it most?"
-Mark Twain
C'est la réponse ? :thinking2:
Obi Wan Kenobi
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goelandfou
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--- a écrit : 09 juin 2020, 15:04
goelandfou a écrit : 09 juin 2020, 14:10
--- a écrit : 09 juin 2020, 13:59 "But who prays for Satan? Who, in eighteen centuries, has had the common humanity to pray for the one sinner that needed it most?"
-Mark Twain
C'est la réponse ? :thinking2:
Obi Wan Kenobi
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La plus grande miséricorde qui nous a été accordée est, je le crois, l’incapacité de l’esprit humain à associer entre eux les éléments qui composent le monde. Nous vivons sur l’île paisible de l’ignorance, cernés par les noirs océans de l’infini, sur lesquels nous n’avons pas à naviguer. Les sciences, absorbées par l’exploration de leurs domaines respectifs, nous ont jusqu’ici peu nui. Mais il se pourrait qu’un jour, ces bribes de connaissances ouvrent des perspectives si terrifiantes sur la réalité, et sur notre position dans l’univers, que les seules échappatoires seront la folie ou la fuite dans la paix et la sécurité d’un nouvel obscurantisme.

H.P. Lovecraft
La lutte elle-même suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
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