Alors la Poésie est venue

Partages sur la littérature, la poésie, ...
Alaric

Tes rêves on a vendu
Tes poings ont trop
Serrer les clous
À quoi tu penses?
À nos amours
Ces choses que tu as perdues
Au loin le couteau
Lancé vers le vide immense
À nos amours
Le siècle est mort
Mais puisque brûlent encore
Les soleils aux couleurs du sang
De nos amours
Au coin du feu
De tes yeux je me pose
Au gré des proses en testament
Pour nos amours
À nos amours
Quand le ciel s'est éteint à brûler trop
Quand les alcools mènent la danse
De nos amours
Quand la sève a quitté la terre
Les sanglots noyaient les quais des métros
De nos amours
Quand les tambours fatigués ne battent plus
Que l'arrivée d'une autre guerre
D'un autre amour
À nos fragiles aux horizons pleurants
Il paraît que l'océan chante
Pour nos amours
Pour nos amours
À nos amours
Tes yeux ont trop mouillé ces navires fous
Qui ne sait plus où jeter l'ancre
De nos amours
Perdu le nord cherche les ports
Perdu le temps et les amis d'avant
Avant les amours
Des miettes bouffées pour des cœurs trop grands
Des navires fous sur l'océan
De nos amours
À nos peines à nos joies
À nos discours
À nos solitudes à nos rires
À nos amours
À nos guerres
Aux Fragiles de nos contours
À nos sueurs sur les tambours
À nos amours
À nos étendards
À nous à nos tristes
À la forcée d'aimer toujours
À nos amours
À Dieu à tes yeux
Au brûlant du feu
À nos tragiques à nos adieux
À nos amours

À nos amours
Damien SAEZ

Quelques mots et voilà ma vie... merci toi! Frangin! comme un bang sur le Gange. Je t'aime Damien!
À mes cendres.
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Nobody
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Clair de lune

La lune était sereine et jouait sur les flots.
La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise,
La sultane regarde, et la mer qui se brise,
Là-bas, d'un flot d'argent brode les noirs îlots.

De ses doigts en vibrant s'échappe la guitare.
Elle écoute... Un bruit sourd frappe les sourds échos.
Est-ce un lourd vaisseau turc qui vient des eaux de Cos,
Battant l'archipel grec de sa rame tartare ?

Sont-ce des cormorans qui plongent tour à tour,
Et coupent l'eau, qui roule en perles sur leur aile ?
Est-ce un djinn qui là-haut siffle d'une voix grêle,
Et jette dans la mer les créneaux de la tour ?

Qui trouble ainsi les flots près du sérail des femmes ?
Ni le noir cormoran, sur la vague bercé,
Ni les pierres du mur, ni le bruit cadencé
Du lourd vaisseau, rampant sur l'onde avec des rames.

Ce sont des sacs pesants, d'où partent des sanglots.
On verrait, en sondant la mer qui les promène,
Se mouvoir dans leurs flancs comme une forme humaine...
La lune était sereine et jouait sur les flots.

Victor Hugo
Alaric

J'ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.

Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d'une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.

C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs,

Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont l'unique soin était d'approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir.

La vie antérieure
Charles Baudelaire
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Leurs yeux toujours purs

Jours de lenteur, jours de pluie,
Jours de miroirs brisés et d'aiguilles perdues,
Jours de paupières closes à l'horizon des mers,
D'heures toutes semblables, jours de captivité,

Mon esprit qui brillait encore sur les feuilles
Et les fleurs, mon esprit est nu comme l'amour,
L'aurore qu'il oublie lui fait baisser la tête
Et contempler son corps obéissant et vain.

Pourtant, j'ai vu les plus beaux yeux du monde,
Dieux d'argent qui tenaient des saphirs dans leurs mains,
De véritables dieux, des oiseaux dans la terre
Et dans l'eau, je les ai vus.

Leurs ailes sont les miennes, rien n'existe
Que leur vol qui secoue ma misère,
Leur vol d'étoile et de lumière,
Leur vol de terre, leur vol de pierre
Sur les flots de leurs ailes,

Ma pensée soutenue par la vie et la mort.

Paul Eluard
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suffragettes AB
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<3, je venais pour poster du éluard :)

La courbe de tes yeux

La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926
Alaric

Que me veux-tu, chère fleurette,
Aimable et charmant souvenir ?
Demi-morte et demi-coquette,
Jusqu’à moi qui te fait venir ?

Sous ce cachet enveloppée,
Tu viens de faire un long chemin.
Qu’as-tu vu ? que t’a dit la main
Qui sur le buisson t’a coupée ?

N’es-tu qu’une herbe desséchée
Qui vient achever de mourir ?
Ou ton sein, prêt à refleurir,
Renferme-t-il une pensée ?

Ta fleur, hélas ! a la blancheur
De la désolante innocence ;
Mais de la craintive espérance
Ta feuille porte la couleur.

As-tu pour moi quelque message ?
Tu peux parler, je suis discret.
Ta verdure est-elle un secret ?
Ton parfum est-il un langage ?

S’il en est ainsi, parle bas,
Mystérieuse messagère ;
S’il n’en est rien, ne réponds pas ;
Dors sur mon cœur, fraîche et légère.

Je connais trop bien cette main,
Pleine de grâce et de caprice,
Qui d’un brin de fil souple et fin
A noué ton pâle calice.

Cette main-là, petite fleur,
Ni Phidias ni Praxitèle
N’en auraient pu trouver la sœur
Qu’en prenant Vénus pour modèle.

Elle est blanche, elle est douce et belle,
Franche, dit-on, et plus encor ;
A qui saurait s’emparer d’elle
Elle peut ouvrir un trésor.

Mais elle est sage, elle est sévère ;
Quelque mal pourrait m’arriver.
Fleurette, craignons sa colère.
Ne dis rien, laisse-moi rêver.

À une fleur
Alfred de Musset
Alaric

Dans l’interminable
Ennui de la plaine,
La neige incertaine
Luit comme du sable.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune,
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.

Comme des nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.

Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive ?

Dans l’interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.

Dans l’interminable …
Paul Verlaine
Alaric

La lune de ses mains distraites
A laissé choir, du haut de l’air,
Son grand éventail à paillettes
Sur le bleu tapis de la mer.

Pour le ravoir elle se penche
Et tend son beau bras argenté ;
Mais l’éventail fuit sa main blanche,
Par le flot qui passe emporté.

Au gouffre amer pour te le rendre,
Lune, j’irais bien me jeter,
Si tu voulais du ciel descendre,
Au ciel si je pouvais monter !

Au bord de la mer
Théophile Gautier
Alaric

Mystiques barcarolles,
Romances sans paroles,
Chère, puisque tes yeux,
Couleur des cieux,
Puisque ta voix, étrange
Vision qui dérange
Et trouble l’horizon
De ma raison,
Puisque l’arôme insigne
De la pâleur de cygne,
Et puisque la candeur
De ton odeur,
Ah ! puisque tout ton être,
Musique qui pénètre,
Nimbes d’anges défunts,
Tons et parfums,
A, sur d’almes cadences,
En ces correspondances
Induit mon cœur subtil,
Ainsi soit-il !

À Clymène
Paul Verlaine
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Meduse
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Mon cœur me l'avait dit : toute âme est sœur d'une âme ;
Dieu les créa par couple et les fit homme ou femme ;
Le monde peut en vain un temps les séparer,
Leur destin tôt ou tard est de se rencontrer ;
Et quand ces sœurs du ciel ici-bas se rencontrent,
D'invincibles instincts l'une à l'autre les montrent ;
Chaque âme de sa force attire sa moitié,
Cette rencontre, c'est l'amour ou l'amitié,
Seule et même union qu'un mot différent nomme,
Selon l'être et le sexe en qui Dieu la consomme,
Mais qui n'est que l'éclair qui révèle à chacun
L'être qui le complète, et de deux n'en fait qu'un.

Quand il a lui, le feu du ciel est moins rapide,
L'œil ne cherche plus rien, l'âme n'a plus de vide,
Par l'infaillible instinct le cœur soudain frappé,
Ne craint pas de retour, ni de s'être trompé,
On est plein d'un attrait qu'on n'a pas senti naître,
Avant de se parler on croit se reconnaître,
Pour tous les jours passés on n'a plus un regard,
On regrette, on gémit de s'être vu trop tard,
On est d'accord sur tout avant de se répondre,
L'âme de plus en plus aspire à se confondre ;
C'est le rayon du Ciel, par l'eau répercuté,
Qui remonte au rayon pour doubler sa clarté ;
C'est le son qui revient de l'écho qui répète,
Seconde et même voix, à la voix qui le jette ;
C'est l'ombre qu'avec nous le soleil voit marcher,
Sœur du corps, qu'à nos pas on ne peut arracher.

Lamartine
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Rafael Alberti

Jour de gros temps

Vierge qui sur les eaux rames, le jour déjà
point, toute blancheur, sur les sanglots de la mer!
Et contre mon étrave à demi engloutie
le dogue de la houle s'acharne, rageur.

Ma barque, maintenant sans barre, caracole
dans le tourbillon gris, tumultueux, des hasards.
Laisse de ses autels s'éloigner ton pied nu
et que cette mer noire retrouve ses flots verts.

Permets que mes mains palpent l'hameçon parfait
_mais oui, ton scapulaire, ô vierge du carmel,
et puisque tu le peux, fais de moi un dauphin…

Pour que sur mes épaules, en nageant, je t'emporte
vers les grottes les plus profondes du poisson,
là où jamais n'arrivent nasses et filets.
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Je respire où tu palpites

Je respire où tu palpites,
Tu sais ; à quoi bon, hélas !
Rester là si tu me quittes,
Et vivre si tu t'en vas ?

A quoi bon vivre, étant l'ombre
De cet ange qui s'enfuit ?
A quoi bon, sous le ciel sombre,
N'être plus que de la nuit ?

Je suis la fleur des murailles
Dont avril est le seul bien.
Il suffit que tu t'en ailles
Pour qu'il ne reste plus rien.

Tu m'entoures d'Auréoles ;
Te voir est mon seul souci.
Il suffit que tu t'envoles
Pour que je m'envole aussi.

Si tu pars, mon front se penche ;
Mon âme au ciel, son berceau,
Fuira, dans ta main blanche
Tu tiens ce sauvage oiseau.

Que veux-tu que je devienne
Si je n'entends plus ton pas ?
Est-ce ta vie ou la mienne
Qui s'en va ? Je ne sais pas.

Quand mon orage succombe,
J'en reprends dans ton coeur pur ;
Je suis comme la colombe
Qui vient boire au lac d'azur.

L'amour fait comprendre à l'âme
L'univers, salubre et béni ;
Et cette petite flamme
Seule éclaire l'infini

Sans toi, toute la nature
N'est plus qu'un cachot fermé,
Où je vais à l'aventure,
Pâle et n'étant plus aimé.

Sans toi, tout s'effeuille et tombe ;
L'ombre emplit mon noir sourcil ;
Une fête est une tombe,
La patrie est un exil.

Je t'implore et réclame ;
Ne fuis pas loin de mes maux,
Ô fauvette de mon âme
Qui chantes dans mes rameaux !

De quoi puis-je avoir envie,
De quoi puis-je avoir effroi,
Que ferai-je de la vie
Si tu n'es plus près de moi ?

Tu portes dans la lumière,
Tu portes dans les buissons,
Sur une aile ma prière,
Et sur l'autre mes chansons.

Que dirai-je aux champs que voile
L'inconsolable douleur ?
Que ferai-je de l'étoile ?
Que ferai-je de la fleur ?

Que dirai-je au bois morose
Qu'illuminait ta douceur ?
Que répondrai-je à la rose
Disant : « Où donc est ma soeur ? »

J'en mourrai ; fuis, si tu l'oses.
A quoi bon, jours révolus !
Regarder toutes ces choses
Qu'elle ne regarde plus ?

Que ferai-je de la lyre,
De la vertu, du destin ?
Hélas ! et, sans ton sourire,
Que ferai-je du matin ?

Que ferai-je, seul, farouche,
Sans toi, du jour et des cieux,
De mes baisers sans ta bouche,
Et de mes pleurs sans tes yeux !

Victor Hugo
Alaric

Il y est des océans d'impudeur
Il y est des vides sadiques
Au tréfonds des cavernes labyrinthiques
Suaves, humides et chaudes
De nos armures ruisselantes nattées
Au noir de tes galathées iris
Sur lit de braise s'annonce un feu sacré
Ruisselant au couchant de tes blonds coteaux
L'irrésistible offrande lente et docile
S'obole ton secret sucré
Christique chrysalide à ma bouche portée
Sublime Séraphin, comblant mes faims
Déploie l'alcalin, d'un asile salin
Mais la mort déjà rôde, elle s'en vient.

— Elle est là.

L'asphalte des apothéoses
Melhorament
Alaric Artaud
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suffragettes AB
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le bon sens de Khalil Gibran

“Lorsque l’Amour vous fait signe, suivez-le,
Bien que ses chemins soient abrupts et escarpés.
Et quand ses ailes vous enveloppent, livrez-vous à lui,
Malgré l’épée cachée dans son plumage qui pourrait vous blesser.
Et s’il vous adresse la parole, croyez en lui,
Même si sa voix fracasse vos rêves, comme le vent du nord dévaste les jardins.
Car autant l’amour peut vous couronner, autant il peut vous crucifier.
Alors même qu’il vous aide à croître, il vous pousse à vous élaguer.
Alors même qu’il s’élève au plus haut de vous-mêmes et caresse les plus tendres de vos branches qui ondoient au soleil,
Il s’enfonce au plus profond de vos racines pour les ébranler dans leurs attaches à la terre.
Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en vous serrant contre lui.
Il vous vanne pour vous mettre à nu.
Il vous tamise pour vous libérer de votre bale.
Il vous moud jusqu’à la blancheur.
Et il vous pétrit jusqu’à vous assouplir.
Puis il vous livre à son feu sacré, afin que vous deveniez pain sacré du saint festin de Dieu.
Voilà tout ce que l’amour fera en vous afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur et devenir ainsi un fragment du cœur de la Vie.
Mais si, dans votre crainte, vous ne recherchiez que la paix et le plaisir de l’amour,
Mieux vaut alors couvrir votre nudité et quitter l’aire de battage de l’amour pour vous retirer dans un monde sans saisons,
Où vous pourrez rire mais non pas aux éclats, où vous pourrez pleurer mais non pas de toutes vos larmes.
L’amour n’a d’autre désir que de s’accomplir.
Mais si vous aimez et devez éprouver des désirs, faites que ces désirs soient les vôtres:
Fondre en un ruisseau qui chante sa mélodie à la nuit.
Éprouver la douleur d’un débordement de tendresse.
Être blessé par votre propre compréhension de l’amour;
Et en laisser couler le sang joyeusement.
Vous réveiller à l’aube avec un cœur ailé et rendre grâces pour cette nouvelle journée d’amour.
Vous reposer à midi en méditant sur l’extase de l’amour.
Revenir chez vous au crépuscule avec gratitude.
Puis vous endormir avec, en votre cœur, une prière pour l’être aimé et, sur vos lèvres, un chant de louanges.
Aimez-vous les uns les autres, mais ne ligotez pas l’amour avec des cordes.
Que l’amour soit une mer houleuse entre les rives de vos âmes.”
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Meduse
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suffragettes AB a écrit : 17 févr. 2020, 21:38 le bon sens de Khalil Gibran

“Lorsque l’Amour vous fait signe, suivez-le,
Bien que ses chemins soient abrupts et escarpés.
Et quand ses ailes vous enveloppent, livrez-vous à lui,
Malgré l’épée cachée dans son plumage qui pourrait vous blesser.
Et s’il vous adresse la parole, croyez en lui,
Même si sa voix fracasse vos rêves, comme le vent du nord dévaste les jardins.
Car autant l’amour peut vous couronner, autant il peut vous crucifier.
Alors même qu’il vous aide à croître, il vous pousse à vous élaguer.
Alors même qu’il s’élève au plus haut de vous-mêmes et caresse les plus tendres de vos branches qui ondoient au soleil,
Il s’enfonce au plus profond de vos racines pour les ébranler dans leurs attaches à la terre.
Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en vous serrant contre lui.
Il vous vanne pour vous mettre à nu.
Il vous tamise pour vous libérer de votre bale.
Il vous moud jusqu’à la blancheur.
Et il vous pétrit jusqu’à vous assouplir.
Puis il vous livre à son feu sacré, afin que vous deveniez pain sacré du saint festin de Dieu.
Voilà tout ce que l’amour fera en vous afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur et devenir ainsi un fragment du cœur de la Vie.
Mais si, dans votre crainte, vous ne recherchiez que la paix et le plaisir de l’amour,
Mieux vaut alors couvrir votre nudité et quitter l’aire de battage de l’amour pour vous retirer dans un monde sans saisons,
Où vous pourrez rire mais non pas aux éclats, où vous pourrez pleurer mais non pas de toutes vos larmes.
L’amour n’a d’autre désir que de s’accomplir.
Mais si vous aimez et devez éprouver des désirs, faites que ces désirs soient les vôtres:
Fondre en un ruisseau qui chante sa mélodie à la nuit.
Éprouver la douleur d’un débordement de tendresse.
Être blessé par votre propre compréhension de l’amour;
Et en laisser couler le sang joyeusement.
Vous réveiller à l’aube avec un cœur ailé et rendre grâces pour cette nouvelle journée d’amour.
Vous reposer à midi en méditant sur l’extase de l’amour.
Revenir chez vous au crépuscule avec gratitude.
Puis vous endormir avec, en votre cœur, une prière pour l’être aimé et, sur vos lèvres, un chant de louanges.
Aimez-vous les uns les autres, mais ne ligotez pas l’amour avec des cordes.
Que l’amour soit une mer houleuse entre les rives de vos âmes.”
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