Légendes et mythes

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Ici je vous propose de partager des légendes et des mythes que vous aimez ou souhaitez faire découvrir.

Légende indienne

Un Aigle poursuivait une Colombe…
La Colombe à bout de force, se sentait perdue, lorsque qu’au sol
Elle vit un Homme, elle s’approcha de l’Homme et lui tient ce langage :
« Homme, je suis poursuivis depuis ce matin par un Aigle, je n’en peux plus, je vais mourir,
si tu ne me protèges pas! De grâce Homme, protège moi ».

L’Homme regarda la Colombe et lui répondit :
« Comme je te comprends, Colombe, tu es épuisée, et l’Aigle est derrière toi,
vient sous ma chemise, Colombe je te protègerais ».

L’Aigle arriva et demanda à l’Homme :
« Homme, as tu vu la Colombe, je la poursuis depuis ce matin,
si je ne la mange pas la mort est sur pour moi, je suis un Aigle
je poursuis mes proies et par elle je vis, Homme aide-moi ».

L’Homme regarda l’Aigle et lui répondit :
« Aigle, je te comprends, tu dois manger, sinon la mort te guette,
et cela serait injuste… mais j’ai promis à la Colombe de la protéger
alors pour que tu puisses survivre, je vais te donner de ma propre chair ».

A ces mot une Balance et un Poignard apparurent,
l’Homme sorti la Colombe de sous sa chemise et la mis sur un plateau de la Balance, se saisi du Poignard et se coupa dans ses chairs un morceau qu’il déposa sur l’autre plateau de la Balance…

La Colombe était plus lourde que la chair, l’Homme retira de ses chairs un autre morceau qu’il déposa sur le plateau de la Balance…

La Colombe était plus lourde que la chair, l’Homme se retira encore de ses chairs un autre morceau qu’il déposa sur le plateau de la Balance…

La Colombe était plus lourde que la chair, L’Homme monta tout entier sur la Balance…

Et là la Balance s’équilibra…

L’Aigle dit a l’Homme :
« Homme tu viens d’apprendre une règle essentielle de l’Univers
sache que dans ce grand TOUT, UNE VIE EST ÉGALE A UNE AUTRE VIE ».
L’Aigle recolla les chairs sur l’Homme sans qu’aucune plaie n’apparaisse,
L’Aigle sorti ses ailes et s’envola, en disant à l’Homme :
« N’oublie pas la leçon et – Au revoir SAGE – »
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Les deux bossus

Il était une fois un vilain bossu. Il avait la tête qui penchait d'un côté et la bosse
de l'autre. Mais la laideur n'avait pas touché son cœur. Le sourire ne le quittait jamais,
et il s'émerveillait de tout. Chaque matin était pour lui le commencement du monde et
chaque nuit étoilée la célébration de l'univers. C’était un bossu au cœur tendre.
Un jour, dès l'aube, il quitta sa maison et salua son voisin qui allait travailler. Il
communiquait sa bonne humeur à tous ceux qu'il croisait. Quittant le village, il marcha
au hasard jusqu'à une grotte. À l'heure de la sieste, il s'y abrita pour fuir la chaleur de la
journée. Or, c'était un lieu secret où sept djinns venaient chanter pour rythmer les sept
jours de la semaine car, entre autres charges, les génies ont pour mission de surveiller
l'ordonnancement du temps. Ils n'avaient pas trouvé mieux pour garder le rythme que
de le chanter en couplets. Ils formaient une ronde dans la grotte et s'adonnaient avec
passion à leurs chants : lundi, mardi, mercredi...

Le bossu se réveilla. Enchanté par ce spectacle, il battit des mains à son tour et
entra dans la ronde, puis se mit à improviser une chansonnette sur le même rythme
avec des paroles si étranges que les génies en étaient tous amusés. Ils entourèrent le
bossu et, pour le récompenser de la joie qu'il venait de leur offrir par sa fantaisie, ils le
débarrassèrent en un clin d'œil de sa bosse. Personne ne reconnut l'homme radieux
qui sortit de la grotte. Il rentra chez lui et conta son histoire à ses voisins émerveillés.

Or, il se trouvait que, dans un autre quartier, il y avait un autre bossu. Mais lui
était tout le contraire du premier. Il était fourbe, orgueilleux et avait mauvais caractère.
Quelques jours plus tard, il se dirigea à son tour vers la grotte et, à l'heure
de la sieste,
il vit apparaitre la ronde des sept génies qui se mirent à chanter en chœur les sept jours
de la semaine. Ils étaient tout à leur rythme lorsque le mauvais bossu, qui avait en plus
une voix de crapaud, pénétra dans la ronde, incapable d'adapter ses pas, d'accompa-
gner la musique, ou même de garder la rime. Ainsi, il avait rompu la chaîne du temps.

Désappointés et mécontents, les sept génies, en un clin d'œil,
plantèrent la bosse du premier bossu sur la poitrine du deuxième qui rentra chez lui furieux, une
bosse par-derrière, une bosse par-devant.
La lutte elle-même suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
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:o :evil:
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Charlotte a écrit : 02 janv. 2020, 20:29:o :evil:
C'est hors-sujet?
moi j'aime bien :lol:
La lutte elle-même suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
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LySioS a écrit : 02 janv. 2020, 20:32
Charlotte a écrit : 02 janv. 2020, 20:29:o :evil:
C'est hors-sujet?
moi j'aime bien :lol:
Non non c'est un vaste sujet ;)
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Les deux loups affamés

Il était une fois deux loups, deux loups qui avaient terriblement faim.
Ils ne trouvaient rien à se mettre sous leurs terribles crocs. Ils en avaient perdu le sommeil.
Cette nuit-là, ils étaient d’accord pour changer d’endroit. Toujours aux aguets, ils marchaient à pas de loups, les oreilles dressées, ils écoutaient le moindre bruit, flairaient la moindre odeur.

Soudain un des loups sursauta, regarda l’autre loup et lui dit :
- As-tu entendu, comme moi, le chant d’un coq là-bas dans la forêt ?
- J’ai entendu le chant d’un coq, mais je crois que ce ne sont que des hallucinations !
- Chut ! Tais-toi ! Tu entends bien le chant d’un coq !
- C’est vrai, tu as raison ! Cette fois-ci mes oreilles ne l’ont pas inventé ! Ce n’est pas un mirage. Mais notre problème c’est que ces volatiles sont souvent perchés sur les arbres.
- Tentons notre chance, peut-être que nous serons assez malin pour l’attraper !

Ils mirent le chemin de la forêt sous leurs pattes.
À l’orée du bois, le second loup, qui avait très peur du noir, décida d’abandonner là.
Le premier loup, lui, n’hésita pas. Il s’enfonça dans les broussailles. Il était sans doute plus affamé ou plus audacieux que son ami. Il cherchait de bosquets en bosquets.
Arrivé dans la clairière, il aperçut enfin un coq chantant perché sur le sommet d’un arbre.
- Bonjour Monsieur le Coq ! Vous êtes le roi des muezzins ! Mon désir serait que vous descendiez et que l’on partage une prière ensemble.
- Désolé cher loup ! Je n’ai pas encore fait mes ablutions. Mais un peu plus loin là-bas au pied de cet arbre, un ami qui m’est cher sera heureux de prier avec toi. N’hésite pas à le réveiller !

Le loup se précipita vers l’arbre que lui avait indiqué le coq. Il se pourléchait les babines.
- Enfin quelque chose à se mettre sous la dent ! pensa-t-il.

Sa joie fut de courte durée. À peine arrivé près de l’arbre, surgit un chien de chasse.
Le loup aurait voulu prendre ses jambes à son cou mais il était trop tard. La peur le paralysait. La queue basse, le regard méfiant, il dit :
- Voudriez-vous prier avec moi ?
- Ô Pauvre de moi, je voudrais bien ! Mais j’ai un terrible mal de tête ! Surtout quand je vois un loup !
- Je sais ce qui peut guérir votre mal de tête ! De la cervelle ! Ça tombe bien j’ai laissé à l’orée du bois une belle proie avec une grosse cervelle. Parce que moi je vous aurai bien offert la mienne mais je l’ai perdue et je n’en ai plus !
Le chien n’était pas d’humeur à écouter ces balivernes. D’un bond il se saisit du loup et le dévora.

Quant à l’autre loup resté à l’orée du bois, il entendit un horrible cri résonner dans la forêt. Il sut qu’un grand malheur était arrivé à son compagnon. Il était heureux de ne pas l’avoir suivi. Il leva les yeux au ciel et vit les dattes d’un palmier. Il se dit :
- Ah ! Ces délicieuses dattes suffiraient à calmer ma faim, mais je ne sais ni grimper aux arbres, ni bondir très haut. Je me contenterai de celles qui tombent par terre ! La gueule grande ouverte, il attendit sous l’arbre.
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Liber était fils de Jupiter. Mis au monde par une mère adultère, il était élevé chez son père avec plus d’amour qu’il ne convenait. La femme de Jupiter, Junon, exacerbée par son animosité de marâtre, machinait par tous les moyens le meurtre de l’enfant.
Le père part en voyage. Il connaissait les rages secrètes de sa femme. Pour faire échec aux fourberies éventuelles d’une épouse irritée, il confia la surveillance de son fils à des gardiens qui lui paraissaient sûrs. Alors Junon saisit l’occasion favorable à ses manigances. Elle était d’autant plus violemment échauffée qu’en partant le père avait remis à l’enfant son trône et son sceptre. Elle commença par soudoyer les gardiens par des faveurs et des présents royaux. Puis elle poste ses propres gardes du corps (les Titans) dans les parties plus retirées du palais royal. Avec des hochets et un miroir ouvré avec art, elle enjôla si bien le cœur de l’enfant qu’abandonnant la résidence royale, il se laissa entraîner par son caprice enfantin jusqu’au lieu du guet-apens.
Là, on s’empare de lui, on le tue. Afin qu’aucune trace du meurtre ne puisse être retrouvée, la bande des gardes déchiquette les membres de l’enfant et s’en partage les débris. Alors, pour accumuler crime sur crime, et parce qu’on redoutait terriblement la cruauté du maître, ils cuisent de différentes façons les membres de l’enfant et les dévorent, se gavant d’un cadavre, chère inconnue jusqu’à ce jour ! Sa sœur (qui avait nom Minerve) conserve le cœur qui lui était échu en partage car elle avait, elle aussi, participé au crime, d’avoir, outre une preuve manifeste à l’appui de sa dénonciation, le moyen de modérer les éclats de la fureur paternelle. Jupiter n’est pas plus tôt de retour que sa fille lui rapporte de point en point la nouvelle de l’attentat.
Alors le père, bouleversé par le malheur de ce meurtre affreux et par le deuil atroce d’une mort prématurée, fait périr les Titans par différents supplices. Pour venger son fils, il n’omit aucune espèce de torture et de châtiment : tout au contraire ! Avec une rage de bacchant, il mit en œuvre tous les genres de sévices et vengea l’assassinat de son fils (quelle que fût la naissance de celui-ci) avec l’amour d’un père sans doute, mais aussi l’arbitraire d’un despote. Alors, comme ce père ne pouvait endurer plus longtemps les supplices d’un cœur en deuil et qu’aucune consolation n’apaisait la douleur d’avoir perdu cet enfant, il fit modeler sa statue en plâtre et le sculpteur plaça le cœur du bambin (ce cœur qui avait permis, grâce aux révélations de la sœur, la découverte du crime) à l’endroit même où les contours de la poitrine avaient été façonnés. Après quoi, en guise de tombeau, Jupiter lui éleva un temple, et le précepteur de l’enfant en devint le prêtre. Il avait nom Silène. Les Crétois, pour apaiser l’implacable fureur de leur despote, fixent des jours de fête en souvenir du meurtre et organisent un culte annuel marqué tous les deux ans par une consécration. Ils rééditent point par point tout ce que l’enfant a fait ou souffert en mourant. Ils déchirent à belles dents un taureau vivant, en ranimant par des commémorations annuelles leur goût des festins sauvages, et hurlant des clameurs dissonantes au cœur mystérieux des forêts, ils feignent la démence d’esprits en fureur : il fallait bien faire accroire que ce crime n’était pas imputable à la perfidie, mais à la démence ! On porte solennellement la ciste où la sœur avait secrètement dissimulé le cœur de l’enfant. Le chant des flûtes et le tintement des cymbales évoquent fictivement le souvenir des jouets qui avaient trompé l’enfant. Ainsi, pour faire honneur à son tyran, une servile populace fait un dieu de celui qui ne put avoir de sépulture.
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Meduse
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Légende des Cree :

Il était une fois, une vieille dame de la tribu des “Cree”, nommée “Eyes of Fire”, qui prophétisait qu’un jour, à cause de la cupidité des hommes blancs ou ‘Yo-ne-gis’, il viendrait un temps où les poissons mourraient dans les ruisseaux, les oiseaux tomberaient du ciel, les eaux seraient noircies et les arbres ne seraient plus, comme nous le savons tous, une humanité qui aurait presque disparu.

Il viendrait un temps où les “gardiens de la légende, des histoires, des rituels culturels, des mythes et toutes les coutumes tribales antiques” seraient nécessaires pour nous rendre la santé. Ils seraient la clé de la survie de l’humanité, ils étaient les “GUERRIERS DE LA PLUIE”.

Il viendrait un jour de réveil où tous les peuples de toutes les tribus formeraient un Nouveau Monde de Justice, de Paix, de Liberté et de reconnaissance du Grand Esprit. Les “GUERRIERS DE L’ARC-EN-CIEL” diffuseraient ces messages et éduqueraient tous les peuples de la Terre ou “Elohi”. Ils leur apprendraient à vivre la “Voie du Grand Esprit”. Ils leur expliqueraient comment le monde d'aujourd’hui s’est détourné du Grand Esprit, et que c’est pour cela que notre Terre est “malade”. [...]


La prophétie des Hopis :

« Quand la Terre sera ravagée, que l’eau des rivières ne sera plus bonne à boire, quand les arbres se feront rares
et que les animaux auront presque disparu, c’est alors qu’apparaitront les guerriers de l’Arc-en-ciel.
Ils se lèveront pour protéger la Terre.
Ils reformeront le cercle sacré de l’harmonie et enseigneront l’unité entre toutes les races et les religions véritables de l’humanité.
Ils feront entendre leurs voix pour demander la fin des guerres et la Paix entre les peuples.
Ils retourneront à la Nature qu’ils respecteront, pour y vivre de la Terre nourricière et s’y assembleront en tribus.
Ils porteront des plumes et des colliers et laisseront leurs cheveux pousser librement, comme les anciens d’autrefois.
On leur donnera un nom semblable à celui des Hopis (hippie). Le nom Hopi veut dire pacifique, mais il implique bien plus encore.
Hopi signifie de vivre en harmonie avec le plan de la Création, d’une manière simple, humble et spirituelle. »


Ancienne légende des Indiens Cherokee:

le jour viendra où les peuples du monde se reconnaîtront comme les membres d'une même famille. Alors ces Guerriers de l'Arc-en-Ciel se rassembleront afin de conduire pacifiquement à de grands changements qui concerneront autant les relations harmonieuses entre les peuples que les relations avec tout ce qui existe sur la Terre-Mère. Sous le symbole de l'arc-en-ciel , toutes les races et toutes les religions du monde s'uniront pour répandre la grande sagesse de la vie en harmonie les uns avec les autres et avec toutes les créatures. Ceux qui porteront cet enseignement seront appelés les guerriers de l'arc-en-ciel. Ils auront la lumière de la Connaissance dans leurs têtes et l'Amour dans leurs cœurs, et ils ne feront de mal à nul autre être vivant. Après un grand combat mené avec la seule force de la paix, ces guerriers de l'Arc-en-Ciel finiront par mettre un terme à la destruction et à la profanation de la Terre Mère. La paix et l'abondance régneront ensuite pour un âge d'or long, joyeux et paisible, ici, sur la Terre Mère.

Ainsi juste avant qu’il ne soit trop tard, l’Indien regagnera son esprit et enseignera à l’homme blanc le respect de la Terre. C’est avec lui qu’il créera alors l’alliance des Guerriers de l’Arc-en-ciel. Les tâches de ces « Guerriers de l’Arc-en-ciel » seront nombreuses mais aussi colossales. Il leur faudra conquérir des montagnes d’ignorance terrifiantes, lorsqu’ils rencontreront le mépris et la haine. Ils devront donc se montrer dévoués, constants dans leurs efforts et garder un coeur fort. Ils trouveront des coeurs et des esprits disposés à les suivre sur cette route du retour à la « Terre mère ». C’est par leurs efforts que celle-ci retrouvera ses beautés, à nouveau déployées dans leur abondance.

Ces guerriers communiqueront aux peuples des principes ou des règles à suivre pour accorder leurs pas avec ceux du monde. Ces principes seront ceux qu’appliquaient les tribus anciennes. Les Guerriers de l’Arc-en-ciel transmettront ces pratiques traditionnelles qui insuffleront l’unité, l’amour et la compréhension. Ils rétabliront une harmonie qui touchera les hommes situés jusqu’aux quatre coins du monde. Les hommes pourront alors retrouver la joie de vivre aussi bien dans la solitude que dans la compagnie. Ils seront libérés des petites et grandes jalousies. Tous les hommes s’aimeront comme des frères, sans distinction de race, de couleur de peau ou de religion. Un immense bonheur entrera dans leur coeur lorsqu’ils éprouveront la sensation de se confondre à la race humaine toute entière. Les fleuves redeviendront limpides, les forêts belles et abondantes, les animaux et les oiseaux, nombreux. Le pouvoir des plantes et des animaux sera à nouveau respecté, et la sauvegarde de la beauté reconnue dans tous ses aspects s’intégrera au mode de vie.
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Meduse a écrit : 04 janv. 2020, 09:05 Tous les hommes s’aimeront comme des frères, sans distinction de race, de couleur de peau ou de religion.
Il y a encore du chemin à parcourir...
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CellarDoor a écrit : 04 janv. 2020, 20:49 Il y a encore du chemin à parcourir...
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Je me doutais que tu allais réagir, et j'aurais presque pu deviner le contenu. :)

Évidemment, je ne fais pas référence à la bonne volonté de certains, mais à la mauvaise des autres.
20 000 ans d'Histoire prouvent que "Tous les hommes s’aimeront comme des frères, sans distinction de race, de couleur de peau ou de religion." est illusoire.
Je ne crois pas non plus que l'on converge vers cette situation, malgré des progrès ponctuels.
Même avec une armée Arc-en-ciel :)

Pour revenir au thème,

Légende des soleils

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La légende des soleils est un mythe cosmogonique mésoaméricain fondé sur la création puis la destruction de plusieurs mondes (ou soleils) successifs.
Les dieux, selon les croyances aztèques ont successivement créé plusieurs mondes, chaque fois anéantis.
Il existe plusieurs versions de ce mythe cosmogonique, que l'on retrouve ailleurs au Mexique central et, plus largement, en Mésoamérique. Chaque version diffère des autres sur certains points, mais le schéma général reste le même : avant le monde actuel, se sont succédé plusieurs âges ou « soleils », chacun d'entre eux possédant certaines caractéristiques et s'étant terminé par un certain type de catastrophes.

Deux de ces versions sont pratiquement identiques (on les trouve dans les manuscrits connus sous le nom de Leyenda de los Soles et Historia de los Mexicanos por sus Pinturas) ; ils correspondent probablement à une sorte de version aztèque « officielle » de ce mythe.

Les cinq soleils
Chaque soleil porte un nom : Ocelotonatiuh ( Soleil Jaguar) ou Yoaltonatiuh (Soleil de nuit) ou encore Tlaltonatiuh (Soleil de terre) selon les versions (ces trois éléments étant très proches), Ehecatonatiuh (Soleil de Vent), Quiauhtonatiuh (Soleil de Pluie) et Atonatiuh (Soleil d'Eau). Chaque nom correspond à l'agent destructeur du soleil en question. Lorsqu'il existe un cinquième soleil, on l'appelle Ollintonatiuh (Soleil de mouvement).

Comme il a été dit plus haut, le nombre de soleils peut varier, 4 ou 5 selon les versions, mais également leur durée ainsi que l'ordre dans lequel ils ont été créés. Chaque soleil était associé à un type de nourriture.
Les deux versions qui présentent le plus de points communs sont l’Historia de los Mexicanos por sus Pinturas et la Leyenda de los Soles. L'ordre des agents destructeurs est le même (terre-vent-feu-eau). Ce sont les mêmes éléments et les mêmes glyphes calendaires que l'on retrouve sur un célèbre monument aztèque : la Pierre du Soleil. Le nombre total d'années pour les quatre premiers soleils est le même : (2028 ans), mais la répartition est différente : (676-676-364-312) pour l’Historia de los Mexicanos et (676-364-312-676) pour la Leyenda de los soles. Il s'agit chaque fois de multiples de 52, c'est-à-dire le nombre d'années correspondant à un « siècle » aztèque.


  • Nahui Ocelotl (Quatre-jaguar). Le premier soleil, qui avait été créé par les quatre dieux primordiaux, était celui de Tezcatlipoca. Il dura « 13 fois 52 ans ». La terre était peuplée de géants qui arrachaient les arbres et se nourrissaient de glands. Tezcalipoca reçut un coup de bâton de Quetzalcoatl, tomba à l'eau, puis se transforma en jaguar et tua les géants.
  • Nahui ehecatl (Quatre-vent). Le deuxième soleil était celui de Quetzalcoatl. Il dura lui aussi « 13 fois 52 ans ». À cettLégende Aztèque des soleilse époque vivaient les macehuales (gens du peuple en nahuatl) qui ne mangeaient que des pignons. Tezcalipoca, qui s'était transformé en jaguar, donna à Quetzalcoatl une ruade qui le fit tomber, provoquant un vent tellement fort qu'il emporta ce dernier et tous les macehuales. Il n'en resta que quelques-uns dans l'air, qui furent métamorphosés en singes.
  • Nahui quiahuitl (Quatre-pluie). Le troisième soleil était celui de Tlalocatecutli, dieu de l'enfer. Il dura « 7 fois 52 ans ». Les macehuales ne mangeaient que de l’'acinctli, une plante qui ressemblait au blé et poussait dans l'eau. Quetzalcoatl chassa Tlalocatecutli sous une pluie de feu.
  • Nahui atl (Quatre-eau). Le quatrième soleil était celui de Chalchiuhtlicue, l'épouse de Tlaloc. Il dura « 6 fois 52 ans ». Les macehuales ne mangeaient qu'une plante qui s'appelait cincocopi et qui ressemblait au maïs. Au cours de la dernière année de ce soleil, il plut tellement que les cieux s'effondrèrent. L'eau emporta tous les macehuales qui devinrent toutes les espèces de poissons qui existent.
    L'eau couvrit la terre pendant 52 ans, soit un siècle aztèque. La Leyenda ajoute qu'un couple, Tata et Nene, furent sauvés. Titlacahuan leur enjoignit de se cacher dans un cyprès et de ne manger chacun qu'un épi de maïs. Mais lorsque l'eau se fut retirée, ils virent un beau poisson qu'ils cuisirent et mangèrent. Furieux à cause de la fumée qui parvenait jusqu'au ciel, le dieu les changea en chiens.
    L'humanité ne descend pas de ces rescapés du quatrième cataclysme : elle doit son existence à Quetzalcoatl. C'est en effet le Serpent à Plumes, sous la forme du dieu à tête de chien Xolotl, qui alla dérober aux enfers les ossements desséchés des morts et les arrosa de son propre sang pour leur redonner vie.
    Après la chute du ciel, selon la version de l’'Historia de los Mexicanos, les quatre dieux primordiaux ordonnèrent de creuser quatre chemins jusqu'au centre de la terre, afin de relever le ciel, prélude à la réanimation de la terre et à la création d'un nouveau soleil, le cinquième donc, au cours de la quatorzième année après le déluge.
  • Nahui ollin (Quatre-mouvement) est le cinquième et dernier soleil et il doit s'effondrer dans des séismes. Les Tzitzimime, monstres squelettiques qui hantent à l'occident les marches de l'univers, anéantiront l'humanité.
    Cette catastrophe finale, pensait on , pouvait éclater à tout instant.
Rien, pour les Mexicains, ne garantissait le retour du Soleil ni la marche des saisons… A la fin de chaque cycle de 52 ans, on redoutait que "la ligature d'années" ne pût s'accomplir. Le Feu nouveau ne s'allumerait pas, tout s'effondrerait dans le chaos.
Tous les 52 ans, la fin du siècle aztèque est appelé "ligature d'années". A cette occasion avait lieu la Fête du Feu nouveau. La nuit de ce passage d'un siècle à l'autre est une nuit de prières et d'angoisse.
À ce moment, tous les feux du territoire aztèque étaient éteints et tout le monde regardait vers le sommet de la montagne. Lorsque la constellation d'Orion s'élevait au-dessus de l'horizon, un homme était sacrifié au sommet de Huixachtlan et une grande torche semblable à un faisceau de bois en feu était plantée dans sa poitrine.
Aux premières étincelles de feu, le nouveau cycle de calendrier était déclaré commencé et un immense feu de joie était embrasé. Des messagers parcouraient la ville pour rallumer tous les feux avec leurs torches.

La mission de l'homme en général, et plus particulièrement celle de la tribu aztèque, peuple du Soleil, consistait à repousser infatigablement l'assaut du néant. A cette fin, il fallait fournir au Soleil, à la Terre, à toutes les divinités, "l'eau précieuse" sans laquelle la machinerie du monde cesserait de fonctionner : le sang humain. De cette notion fondamentale découlent la guerre sacrée et la pratique des sacrifices humains."

Selon la mythologie aztèque, le sang humain (l'« eau précieuse ») était nécessaire au dieu soleil Huitzilopochtli pour pouvoir continuer à exister. Les sacrifices humains étaient donc courants. On sacrifiait également en l'honneur d'autres dieux. Certaines victimes étaient des prisonniers de guerre, d'autres des esclaves, d'autres, enfin, volontaires ou désignés par les prêtres étaient des "dieux", ornées, encensées, choyées pendant un an, elles devenaient l'image de la divinité. En effet, selon leur croyance, la vie qui les attendait dans l'autre monde dépendait non de leurs actions sur terre mais de leur trépas ; or, les deux morts considérées comme les plus glorieuses étaient le sacrifice et la mort au combat. Le cannibalisme rituel qui succédait à ces cérémonies prenait le sens d'une communion.
Cependant, certains dieux comme Quetzalcoatl, s'opposaient au sacrifice des humains.
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Le lion, le loup et le chacal

Il était une fois un Loup qui avait un procès de mur mitoyen avec son voisin le Chacal.
Toute tentative de conciliation ayant échoué, on résolut de porter le litige devant la cour suprême des animaux, autrement dit le tout-puissant seigneur Lion.
Le Lion, exact au rendez-vous, battait négligemment de la queue ses flancs, redoutable, tout prêt à rendre sentence sous son chêne ordinaire, un chêne d'au moins cinquante louis.
(Comme tout augmente, hein ! Du temps de Blanche de Castille et de son fils, un simple chêne de cinq louis suffisait amplement aux justiciables.)
Arrivèrent les plaideurs : le Loup accompagné de son avoué le Renard, le Chacal défendu par une vieille Pie, insupportable raseuse qui, tout de suite, indisposa le seigneur Lion.
- Assez ! s'écria brusquement ce dernier, ma religion est suffisamment éclairée.
- Ah ! firent les deux parties anxieuses.
- Loup, c'est toi qui as raison ! Chacal, ta cause ne tient pas debout ! Loup, je te livre ton adversaire et t'engage à le dévorer dans l'enceinte même de ce sylvestre prétoire.
Le Loup ne se le fit pas dire deux fois ; en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, du pauvre Chacal ne restaient plus que de risibles déchets.
Discrètement, le Renard et la Pie s'étaient retirés vers leurs cabinets respectifs.
Quand la curée fut terminée :
- Mon cher Loup, dit le Lion, tu me feras plaisir en venant ce soir chez moi me remercier de ma sentence.
- Entendu, Seigneur. A ce soir.
Le Loup n'eut garde de manquer à sa parole ; vers sept heures, sept heures et demie, il pénétrait dans la tanière du magistrat suprême.
Le Lion, comme en façon de familiarité gentille, lui mit sa forte patte sur l'échine, et :
- Eh bien, mon vieux Loup, digéras-tu à ta convenance ?
- On ne saurait imaginer mieux, mon Lord.
- Alors, à mon tour.
Le Loup, à ce moment, vit que le Lion ne badinait pas, et il devint blanc comme un singe.
- Quoi ! vous allez me mange ?
- Non, je vais me gêner ! Car j'ai une faim de Loup, si j'ose m'exprimer ainsi.
- Mais alors, pourquoi n'avez-vous pas ce matin, dévoré le Chacal, puisque lui était dans son tort ?
- Dans son tort ou non, le Chacal vivant exhale une odeur qui me coupe l'appétit.
- Et moi, pourquoi avoir attendu jusqu'à ce soir, puisque vous me teniez ce matin en votre pouvoir ?
- Ce matin, tu étais trop maigre, mon pauvre ami.
Et, passant à l'action, le Lion mangea le Loup, dans des conditions exceptionnelles de prestesse et de bonne humeur.

Moralité

Soyez chacals ou soyez loups,
Les juges sont plus forts que vous,
Écoutez-loi (la chose est sûre),
Méfiez-vous d'la magistrature !
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Sisyphe est un personnage très malin, son nom signifie d’ailleurs « homme sage ». Cet homme est le fils d’Eole, le dieu du vent et de Méropé la fille d’Atlas. Sisyphe fut le principal fondateur de la ville de Corinthe. Un jour Zeus, sous la forme d’un aigle, kidnappe la nymphe Egine (fille du fleuve Asopos) et cache celle-ci dans la ville de Corinthe. Désespéré son père Asopos partit à sa recherche. C’est alors que Sisyphe l’aida en dénonçant le dieu suprême, le ravisseur de sa fille qui n’est autre que Zeus. Trahir les dieux est l’erreur absolue pour un mortel, si bien que, fou de rage, Zeus décide de punir Sisyphe. Il envoya donc Hadès se charger personnellement de lui et de lui infliger un châtiment eternel. Alors le dieu des morts se présenta devant Sisyphe avec une paire de menotte. Malin, le jeune homme fit croire à Hadès que celles-ci ne marchaient pas et pour le prouver il n’avait qu’à les essayer. Hadès tombe dans le panneau et enfile les menottes qui évidemment ferment très bien. Seconde faute grave, Sisyphe séquestre le dieu des Enfers dans une prison de Corinthe. Seulement pendant l’absence du dieu, le royaume des défunts vira à l’anarchie et se dépeupla de plus en plus. Zeus, furieux de l’insolence de Sisyphe envoya Arès, le dieu de la guerre, délivrer Hadès et capturer le traitre. Mais rusé comme toujours Sisyphe se rend facilement sans broncher. Mais avant de partir définitivement dans le monde des morts il prie à sa femme de ne surtout pas l’enterrer et de ne surtout pas lui consacrer des honneurs quelques qu’ils soient. Descendu dans le royaume d’Hadès, il réussit à convaincre l’assemblée que sa femme ne l’avait pas enterré et ainsi demander une permission de trois jours pour retourner dans le monde des vivants, punir sa femme. Devant une telle insulte le dieu des morts accepte. Seulement une fois la vie reprise, il ne retourna plus dans les Enfers. Alors les Dieux attendirent patiemment la fin de sa vie, et une fois que Sisyphe mourut de vieillesse, Zeus put enfin lui infliger le châtiment éternel. Ainsi Sisyphe est condamné à rouler un énorme rocher en haut d’une montagne, qui retombait à chaque fois de l’autre côté et que Sisyphe devait ramener de nouveau au sommet. Ainsi le traite, le malin, le rusé Sisyphe roula son rocher jusqu’à la fin des temps.

Moralité : les dieux gagnent toujours.
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Charlotte a écrit : 12 janv. 2020, 21:21 Moralité : les dieux gagnent toujours.
Ou pas

Pour Camus, Sisyphe est le héros ultime de l’absurde. Il a été condamné pour avoir défié les dieux et combattu la mort. Les dieux ont pensé qu’ils avaient trouvé une forme parfaite de torture pour Sisyphe, qui attendrait l’impossible, que la pierre reste au sommet de la montagne. Les dieux pensaient générer une frustration permanente, fondé sur l’espoir sans cesse renouvelé de Sisyphe.

Pourtant, défiant à nouveau les dieux, Sisyphe est sans espoir. Il abandonne toute illusion de réussite. C’est à ce moment de désillusion que Camus considère Sisyphe comme un héros. Sisyphe commence à voir sa capacité à continuer, encore et encore, à supporter le châtiment, comme une forme de victoire.

La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir le cœur d’un homme. Nous devons imaginer Sisyphe heureux, heureux d’accomplir son devoir d’homme, celle de continuer à vivre malgré l’absence de sens du monde.
La lutte elle-même suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
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LySioS a écrit : 12 janv. 2020, 22:16
Charlotte a écrit : 12 janv. 2020, 21:21 Moralité : les dieux gagnent toujours.
Ou pas

Pour Camus, Sisyphe est le héros ultime de l’absurde. Il a été condamné pour avoir défié les dieux et combattu la mort. Les dieux ont pensé qu’ils avaient trouvé une forme parfaite de torture pour Sisyphe, qui attendrait l’impossible, que la pierre reste au sommet de la montagne. Les dieux pensaient générer une frustration permanente, fondé sur l’espoir sans cesse renouvelé de Sisyphe.

Pourtant, défiant à nouveau les dieux, Sisyphe est sans espoir. Il abandonne toute illusion de réussite. C’est à ce moment de désillusion que Camus considère Sisyphe comme un héros. Sisyphe commence à voir sa capacité à continuer, encore et encore, à supporter le châtiment, comme une forme de victoire.

La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir le cœur d’un homme. Nous devons imaginer Sisyphe heureux, heureux d’accomplir son devoir d’homme, celle de continuer à vivre malgré l’absence de sens du monde.
Tu m'aides pas a envoyer un message subliminal à CellarDoor toi ;)

Mais oui pour le mythe je connaissais cette analyse de Camus qui est un peu dans la veine de la philosophie bouddhiste au final :) Trouve dans toute condition le bonheur, en te mettant au niveau de cette condition.
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Légende amérindienne

Quand la Terre était jeune, aucun papillon ne volait çà et là dans les airs et n'illuminait les jours de printemps et d'été de leurs ailes portant les couleurs de l'arc-en-ciel. Il y avait des reptiles, qui furent les ancêtres des papillons, mais ils ne savaient pas voler ; ils ne savaient que ramper par terre. Ces reptiles étaient magnifiques, mais le plus souvent les humains, lorsqu'ils se déplaçaient, ne baissaient pas les yeux vers la terre, aussi ne voyaient-ils pas leur beauté.

En ces temps-là, vivait une jeune femme qui s'appelait Fleur de Printemps et qui était une joie pour tous ceux qui la connaissaient. Elle avait toujours le sourire et un mot gentil à la bouche, et ses mains étaient semblables au printemps le plus frais pour ceux qui étaient atteints de fièvre ou de brûlures. Elle posait ses mains sur eux et la fièvre aussitôt quittait leur corps. Quand elle atteignit l'âge adulte, son pouvoir devint encore plus fort et, grâce à la vision qu'elle avait reçue, elle devint capable de guérir les gens de la plupart des maladies qui existaient alors. Dans sa vision, d'étranges et belles créatures volantes étaient venus à elle et lui avaient donné le pouvoir de l'arc-en-ciel qu'ils portaient avec eux. Chaque couleur de l'arc-en-ciel avait un pouvoir particulier de guérison que ces êtres volants lui révélèrent. Ils lui dirent que pendant sa vie, elle serait capable de guérir et qu'au moment de sa mort, elle libérerait dans les airs des pouvoirs de guérison qui resteraient pour toujours avec les hommes. Dans sa vision, il lui fut donné un nom : Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel.

Tandis qu'elle avançait en âge, Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel continuait son travail de guérisseuse et dispensait sa gentillesse à tous ceux qu'elle rencontrait. Elle rencontra aussi un homme, un voyant, et elle le prit pour mari. Ils eurent ensemble deux enfants et les élevèrent pour qu'ils soient forts, sains et heureux. Les deux enfants avaient aussi certains pouvoirs de leurs parents et eux-mêmes devinrent plus tard des guérisseurs et des voyants. Tandis qu'elle vieillissait, le pouvoir de Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel grandit encore et tous ceux qui vivaient dans les environs de la région où elle habitait vinrent à elle avec leurs malades, lui demandant d'essayer de les guérir. Elle aidait ceux qu'elle pouvait aider. Mais l'effort de laisser passer en elle tout le pouvoir finit par l'épuiser et un jour elle sut que le moment de remplir la seconde partie de sa vision approchait. Tout au long de sa vie, elle avait remarqué que des reptiles magnifiquement colorés venaient toujours près d'elle quand elle s'asseyait par terre. Ils venaient contre sa main et essayaient de se frotter contre elle. Parfois l'un deux rampait le long de son bras et se mettait près de son oreille.

Un jour dont elle se reposait, un de ces reptiles vint jusqu'à son oreille. Elle lui parla, lui demandant si elle pourrait faire quelque chose pour lui, car elle avait remarqué que lui et ses frères et soeurs lui avaient toujours rendu service. "Ma soeur, dit celui qui rampait, mon peuple a toujours été là pendant que tu guérissais, t'assistant grâce aux couleurs de l'arc-en-ciel que nous portons sur le corps. A présent que tu vas passer au monde de l'esprit, nous ne savons comment continuer d'apporter aux hommes la guérison de ces couleurs. Nous sommes liés à la terre et les gens regardent trop rarement par terre pour pouvoir nous voir. Il nous semble que si nous pouvions voler, les hommes nous remarqueraient et sourirait de belles couleurs qu'ils verraient. Nous pourrions voler autour de ceux qui auraient besoin d'être guéris et laisserions les pouvoirs de nos couleurs leur donner la guérison qu'ils peuvent accepter. Peux-tu nous aider à voler ?" Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel promis d'essayer. Elle parla de cette conversation à son mari et lui demanda si des messages pourraient lui venir dans ses rêves.

Le matin suivant, il se réveilla, excité par le rêve qu'il avait fait. Quand il toucha doucement Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel pour le lui raconter, elle ne répondit pas. Il s'assit pour la regarder de plus près et il vit que sa femme était passée au monde des esprits pendant la nuit. Pendant qu'il priait pour son âme et faisait des préparatifs pour son enterrement, le rêve qu'il avait eu lui revint en mémoire et cela le réconforta. Quand le moment fut venu de porter Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel à la tombe où elle serait enterrée, il regarda sur sa couche et, l'attendant, se trouvait le reptile qu'il pensait y trouver. Il le ramassa avec précaution et l'emporta.

Tandis que l'on mettait le corps de sa femme en terre et que l'on s'apprêtait à le recouvrir, il entendit le reptile qui disait : "Mets-moi sur son épaule à présent. Quand la terre sera sur nous, mon corps aussi mourra, mais mon esprit se mêlera à l'esprit de celle qui fut ta femme, et ensemble nous sortirons de terre en volant. Alors, nous retournerons vers ceux de mon peuple et leur apprendrons à voler de façon que se poursuive le travail de ton épouse. Elle m'attend. Pose-moi à présent" L'homme fit ce que le reptile lui avait dit et l'enterrement se poursuivit. Quand tous les autres furent partis, l'homme resta en arrière quelques instants. Il regarda la tombe, se souvenant de l'amour qu'il avait vécu. Soudain, de la tombe sortit en volant une créature qui avait sur ses ailes toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Elle vola vers lui et se posa sur son épaule. "Ne sois pas triste, mon époux. A présent ma vision s'est totalement réalisée, et ceux que j'aiderai désormais à enseigner apporteront toujours aux autres la bonté du coeur, la guérison et le bonheur. Quand ton heure viendra de te transformer en esprit, je t'attendrai et te rejoindrai."

Quand l'homme changea de monde, quelques années plus tard, et fut enterré, ses enfants restèrent en arrière après que tous les autres s'en furent allés. Ils remarquèrent une de ces nouvelles créatures magnifiques qu'ils appelaient papillons, voletant près de la tombe. En quelques minutes un autre papillon d'égale beauté sorti en volant de la tombe de leur père rejoignit celui qui attendait et, ensemble, ils volèrent vers le nord, le lieu du renouveau. Depuis ce temps-là les papillons sont toujours avec les hommes, éclairant l'air et leur vie de leur beauté.

Si vous voulez que votre souhait se réalise, vous n'avez qu'à le souffler au papillon. N'ayant pas de voix, il ira porter votre souhait au ciel jusqu'au grand manitou, où il sera exaucé.
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