E.L a écrit : ↑18 nov. 2022, 15:29
Levguena est une jolie chanson triste.
Le "Je" qui s'exprime laisse penser que c'est "Levguina" qui parle...mais "le from a Room " "telegram" ( ou télé drame?)
Amène une lecture plus profonde à mon sens.
Il induit le rapport à une vue par écran interposé...la guerre dans le metavers... où la chair à canon distrait savamment nos cul posé dans nos chambres ..
C'est volontaire de martyriser son nom ?
Telegram, c'est l'application hébergée dans le cloud, dans les satellitaires. C'est d'un côté (utilisateur) l'open source, gratuit et libre. L'aspect démocratique. De l'autre côté (serveur) la partie propriétaire, fermée et obscure. La dictature. C'est le chiffrement partiel, qui s'arrête à une frontière dans un monde numérique. C'est l'histoire de deux russes, ou presque. Un ex-russe opposant de Poutine et naturalisé français, parisien, et de son frère qui vit à Saint-Pétersbourg. Telegram, c'est l'héritage de la
blockchain, l’application phare du conflit ukrainien.
Telegram, en anglais, c'est aussi ce message envoyé via le fil électrique qui relie l'expéditeur au destinataire, en opposition justement avec l'image d'écran interposé. Un télégramme
from a room, c'est une connexion fine et fragile, indispensable, d'un inconnu dans une chambre à un(e) autre inconnu(e) dans une autre chambre, enfin ce qu'il en reste. Ou l’inverse, le canal qui permet de partager l'information, de s'exprimer à la place de ceux qui ne peuvent (plus ?) s'exprimer.
Ievguenia (Bosch), c'est une Ukrainienne révolutionnaire de l'Empire russe, qui dirige, pendant 4 ans et à la suite de la révolution d'Octobre (1917) à Saint-Pétersbourg, une partie de l'Histoire libre de l'Ukraine.
Ievguenia c'est, au départ, le chant (faux, encore) esseulé d’une âme en guerre. Qui au fil du temps est rejoint par un cœur de voix, venant sublimer peu à peu la chanson. Si l’union est la force, c’est la Résistance qui fait l’union. Pas encore européenne, même si elle le chante. Puis ce cœur se tait, laissant place à la mélodie dénudée, funéraire.
Le fil du télégraphe est un électrocardiogramme qui trace au gré des électrons les dernières impulsions d’une liberté, celle d’être une victime sans être sa caricature. Que ça te chante, ou non.