J'ai pas eu de notif sur CCC ?!

J'suis très très mitigée.

La bande-annonce était hyper alléchante, avec 1) l'impression que le sujet va être traité singulièrement, sans se centrer sur les violences/bavures policières mais sur la dérive du maintien de l'ordre au niveau de l'Etat; et 2) l'impression d'une approche plurielle du sujet, sortant du binaire manifestants vs police.
La trame et la construction sont intéressantes +++ (et pour ça, on est vraiment sur du documentaire avec une réelle volonté d'amener à la réflexion)  : Dufresne part de deux choses pour construire son son film : une phrase de Max Weber  sur le monopole de la violence légitime par l'Etat; et d'un article de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. ».  Avec comme question de recherche pour son travail finalement : est ce que les forces de l'ordre servent le peuple ou l'Etat (et sous entendu à mon sens ceux qui sont au pouvoir). Il s'essaie à y répondre en reprenant les différentes vidéos circulant depuis 2 ans (manifs, violences policières, allocutions présidentielles, etc) qui sont alors commentées par une pluralité d'intervenants (psychologue, sociologue, gilets jaunes victimes de violences, écrivain, historiens, rapporteur de l'ONU, avocat, représentant des forces de l'ordre etc). Cela permet de balayer bien plus large que le simple maintien de l'ordre (les valeurs sociétales, la démocratie, les violences économiques et sociales faites à la population, la révolte d'un peuple contre un système capitaliste qui ne lui convient plus et des politiques qui restent sourds etc). En ce sens, le questionnement et la réflexion tout le long sont hyper riches. On comprend alors que l'objectif est bien de se questionner sur la légitimité de l'usage de la violence par l'Etat , et de la nature de la mission des forces de l'ordre, sans vouloir montrer du doigt directement les protagonistes du maintien de l'ordre et les bavures.
Je conçois qu'il soit difficile de traiter d'un sujet de façon naïve de tout point de vue personnel et de laisser la subjectivité de côté quand on baigne dedans depuis un moment (comme c'est le cas pour Dufresne), mais à mon sens, l'analyse n'est pas équitable. Je n'irai pas jusqu'à parler de démagogie quand même !La part laissée à la parole des forces de l'ordre semble vraiment moindre. Avant le générique de fin, il justifie ça par le fait que toutes les propositions de participation ont été déclinées / que les représentants des institutions et les hauts échelons n'ont pas eu le droit de participer (le devoir de réserve est-elle la seule explication...? ) Quelques minimes passages  peuvent laisser entrevoir une police épuisée et débordée. L'expérience de Milgram, je ne connaissais pas  (ce n'est pas abordé dans le film, ou du moins je ne l'ai pas noté). Par ailleurs, les interventions de ces représentants (représentant syndical de la police notamment) sont pour la plupart hallucinantes de honte, risibles. Et là, ça devient gênant. A l'inverse, certains témoignages de victimes sont émotionnellement intenses, et tranchent avec le peu de parole laissé aux force de l'ordre.
L'accumulation et la succession des vidéos de violences (vidéos amateurs laissées à l'état brut) sont franchement éprouvantes même si elles sont entrecoupées des commentaires des vidéos par les intervenants (bon, je savais aussi que j'allais pas voir un film parlant de licornes, de fleurs et d'amour, mais ça reste quand même un poil trash) .
Vers la fin, il est abordé la dérive de l'autorité vers un modèle "préventif" (parallèle fait avec la Russie en projetant un entretien entre Poutine et Macron où le premier dit au deuxième que c'est dommageable tous ces affrontements en France car lui il n'a pas ce problème là en Russie... !) afin de couper court à toute forme de contestation avant même qu'elles ne germent... alors qu'un professeur de droit (je crois) commente en citant je ne sais plus qui "la démocratie, ce n’est pas le consensus, mais le dissensus"...
Bref, j'suis sortie avec un bon gros arrière goût de pessimisme. Et une question sans aucun semblant de réponse: on en sort comment de tout ça ?

Un pays qui se tient sage ... Vu hier soir...
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Nouvelle sur le forum. Première participation aux discussions

Je viens de fermer L'écliptique de Benjamin Wood. Et il m'a franchement remué. (Émotionnellement et cognitivement)
Il a fait le même effet à d'autre??

https://www.babelio.com/livres/Wood-Lecliptique/965459