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- 15 janv. 2025, 20:31
- Forum : 4ème Art
- Sujet : La playlist Magnifiques
- Réponses : 1694
- Vues : 914113
- 13 janv. 2025, 00:38
- Forum : 4ème Art
- Sujet : tracks documentaires musicaux
- Réponses : 13
- Vues : 13344
- 13 janv. 2025, 00:37
- Forum : 4ème Art
- Sujet : La playlist Magnifiques
- Réponses : 1694
- Vues : 914113
- 12 janv. 2025, 23:33
- Forum : 3ème Art
- Sujet : Faites que votre tableau soit toujours une ouverture au monde
- Réponses : 103
- Vues : 102656
Re: Faites que votre tableau soit toujours une ouverture au monde
Intérieur au violon de Matisse
- 10 janv. 2025, 20:16
- Forum : 4ème Art
- Sujet : Duels au sommet ! ( ou pas ... )
- Réponses : 38
- Vues : 19380
- 10 janv. 2025, 20:03
- Forum : L'actualité de Saez
- Sujet : Les animaouh
- Réponses : 187
- Vues : 19261
Re: Les animaouh
vinyle collector, premier degré , direct, qu'une seule grille de lecture
- 07 janv. 2025, 18:35
- Forum : L'actualité de Saez
- Sujet : Les animaouh
- Réponses : 187
- Vues : 19261
Re: Les animaouh
Plusieurs grilles de lecture, j'y ai pensé aussi à cette grille de lecture, il compose avec la gouvernementalité algorithmique pour se trouver sur le chemin des nouvelles générations. Un pipeau à algorithme, ton expression est bien trouvée. La team du gramophone elle est en concert et elle feuillette l'anthologie, la team des 15 pour cent lol.Bartleby a écrit : ↑07 janv. 2025, 17:49 .
Puis j'ai lu vos commentaires.
Merci, cela me semble un peu plus clair à présent.
J'y vois un air de flûte façon Hamelin.
Il a toujours critiqué les plateformes de strim pour s'en servir à présent ? Il n'est pas idiot ou hypocrite. Avez-vous lu le contenu de son texte niais et décousu ? Je n'y vois que des mots clefs sur des sujets bien pensants: écologie, réchauffmik, pov zanimaux, vilain homme blanc, théorie du genre, personnages télé...
Au-delà de la mine informationnelle à destination des enfants (charmant), j'y vois pour ma part un pipeau à algorithme.
Un texte creux à la con qui aurait pu être généré par une IA.
L'explication est simple: s'il ne peut pas lutter contre la mécanique bien huilée des plateformes, son cheval de bataille actuel si j'ai bien compris, je le vois plutôt tenter de l'exploiter. Il y a quelques années, un scandale sur youtube impliquait des contenus horrifiques mis à disposition des enfants par une algo débile. Bis repetita, mais pour seul but d'insérer le virus Saezien dans la matrice, de figurer dans les suggestions.
Pour faire court, il nous troll avant de diffuser une suite réellement burnée, mais en préparant le terrain algorithmique auparavant.
Je peux aussi complètement me tromper et tout son texte serait premier degrés.
Bref, ça fait réagir et réfléchir.
Gramophone contre téléphone, gramophone power
- 01 janv. 2025, 20:44
- Forum : Les albums
- Sujet : Œuvre Apocalypse (Pay per listen)
- Réponses : 657
- Vues : 222104
Re: Œuvre Apocalypse (Pay per listen)
bonne année de l'apocalypse en album, pour la vraie apocalypse y a le temps quand même...
des morceaux positifs pour démarrer 2025 comme tout bon saezien qui se respecte , on s'enivre aussi de philosophie, on prend de la hauteur et du recul, on se déleste de l'égo, nous ne sommes que poussières d'étoiles . Tiens koolseb comme tu parles d'entrevoir la lumière lol
des morceaux positifs pour démarrer 2025 comme tout bon saezien qui se respecte , on s'enivre aussi de philosophie, on prend de la hauteur et du recul, on se déleste de l'égo, nous ne sommes que poussières d'étoiles . Tiens koolseb comme tu parles d'entrevoir la lumière lol
- 31 déc. 2024, 13:54
- Forum : 4ème Art
- Sujet : La playlist Magnifiques
- Réponses : 1694
- Vues : 914113
- 31 déc. 2024, 13:37
- Forum : Les albums
- Sujet : Œuvre Apocalypse (Pay per listen)
- Réponses : 657
- Vues : 222104
Re: Œuvre Apocalypse (Pay per listen)
Tu te trompes encore sur l'orthographe de ces deux mots : quand ça s'écrit "Kant" et "woke" ça s'écrit Wok, le wokisme c'est de la cuisine.
QUANT à la musique, elle est "la langue des émotions" dixit Kant, voilà comme ultime tentative prolégoménique (merci XO pour la découverte du terme prolégomène) contre tout ergotage polémique en cette année 2024.
Kantàwok Wokàkant apoca apoca apoca
lypse Now
Des woks dans la cuisine, des mots sur le fourneau, le tricycle jaune et la 4L rouge
Et puis le facteur à vélo
Bon préparatifs à tous pour changer d'année
- 31 déc. 2024, 01:21
- Forum : Les albums
- Sujet : Œuvre Apocalypse (Pay per listen)
- Réponses : 657
- Vues : 222104
Re: Œuvre Apocalypse (Pay per listen)
En grande forme, tu ne mâches pas tes motsKoolseb a écrit : ↑30 déc. 2024, 23:41Les deux, mon capitaine!gavroche_greyjoy a écrit : ↑30 déc. 2024, 18:01 mais peut-être aussi que je me trompe, et que ce n'est pas un souci de communication... peut être juste que notre peuple actuel n'a pas l'intelligence pour comprendre et savourer les oeuvres de l'artiste.
C'est sûrement un peu des deux, qui empêche Saez d'être véritablement la Lumière éclairant l'obscurité : manque de com de l'artiste + peuple biberonné à la bêtise.
Sa communication, en terme de cohérence et de fiabilité notamment, est désastreuse.
On peut le regretter, toutefois nous vivons dans une société où le faire savoir supplante largement le savoir faire. On peut le constater partout mais dans le milieu de la musique c'est peut être encore plus vrai qu'ailleurs.
De la même façon qu'un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui marche, un artiste qui communique mal vend moins bien qu'une daube qui maîtrise sa com'.
Mais ce qui est indéniable également c'est qu'il y a une dichotomie entre d'un côté les revendications et l'engagement artistique et politique de Saez et de l'autre cette société de plus en plus nombriliste et neurasthénique. Et plus on avance dans le temps, plus le fossé se creuse.
La part des personnes qui suit Saez, attirée aux premières heures par ses œuvres purement poétiques et mélancoliques, éprouve de grandes difficultés à se confronter avec ses chansons engagées et contestataires.
Cette frange de sa "fanbase" est une sorte de ramassis de bobos tendance woke, tout ce qu'execre Saez. Alors forcément cela fait de sacrées étincelles!
Une des Apocalypses pointées du doigt par Saez est l'apocalypse intellectuelle, et ce n'est pas une vue de l'esprit tant une part croissante de la population à abandonné son libre arbitre pour se vautrer dans la paresse du divertissement et de la consommation.
Bercée par les réseaux sociaux et la boulimie de séries Netflix, cette masse acortiquée constitue ce que Saez nomme, je cite, "la fange".
C'est l'époque des dégénérés, souligne-t-il encore.
Saez n'a de de cesse de vilipender cette part de la population infantilisée, manipulée et détournée de toute volonté de réflexion et de rébellion.
Force est de constater que l'esprit critique, l'esprit d'analyse, le sens de la caricature et la capacité de compréhension et de contextualisation sont devenus des qualités rares. Ainsi, lorsque Saez sort Burqa, P'tite Pute ou La chanson du vieux réac, de très bons morceaux alternants caricatures et dénonciations très bien senties, quand il appuit ou ça fait mal en somme, on entend pousser les cris d'orfraie!
Cette bande là, tantôt ulcérée tantôt plannant dans le déni, aimerait "canceller" ou réécrire l'œuvre, comme si l'art de l'artiste leur appartenait. Ils ne font plus l'effort de comprendre l'œuvre, il faudrait que l'œuvre convienne parfaitement à leurs petits esprits étriqués.
La vérité est que Saez tape toujours aussi juste dans ses chants contestataires, mais il y a de moins en moins de gens aptes à le comprendre.
Quand on voit ce qui se passe aujourd'hui, on peut estimer Coluche heureux de s'être emplatré dans un camion en 1986. Si il était encore des nôtres aujourd'hui, il serait considéré comme un vieux réac, un lourd dingue, un misogyne et un gros beauf.
Bref, dans un monde tel que le notre aujourd'hui, l'impopularité semble être de plus en plus un gage de qualité.
je vote pour toi
- 30 déc. 2024, 14:49
- Forum : L'actualité de Saez
- Sujet : Les animaouh
- Réponses : 187
- Vues : 19261
Re: Les animaouh
Pour Ollivier Pourriol l'écrit et la littérature supplante l'image, ce que nous propose Damien n'est pas de l'ordre de l'image mais de l'ordre du traitement sémantique, je le répète le combat est sémantique pas affecté. Et animaouh est un subtil agencement, dans une mise en abime, des codes de la société du spectacle dans lequel nous est raconté une histoire qui paraphrase les récits de l'effondrement, le film catastrophe est un spectacle mais les catastrophes naturelles sont la réalité.Elie a écrit : ↑29 déc. 2024, 14:46 Pour audrey83
Pour Debord, la vie authentique est supplantée par sa représentation.
On peut tout à fait considérer, et je pense même qu'on pourrait largement le prouver, qu'avec Saez la révolte authentique est supplantée par la représentation de la révolte.
Il ajoute qu'il faut que ce spectacle obéisse aux règles marchandes.
C'est très exactement le cas de Saez.
Enfin, la société du spectacle pour lui n'est pas la collection d'images, mais le fait que ce soit l'image qui réunisse les Hommes. La représentation de la réalité est plus forte que la réalité elle-même.
C'est évidemment là encore le principe même d'un concert, où une foule vient admirer et s'unir devant la représentation d'une réalité, ou d'un fantasme, et ce lien avec la représentation de la réalité est bien plus puissant que le lien avec la réalité. Toute la foule des concerts de Saez a un lien fort avec Saez et Putains vous m'aurez plus par exemple, mais il n'existe qu'un lien faible entre chaque individu de cette foule.
C'est bien le spectacle de la réalité, l'image, qui réunit les spectateurs d'un concert de Saez.
Sur la scène ce n'est pas la représentation de la révolte, c'est un mégaphone de la révolte réelle et viscérale dans les ventres de la foule, Damien travaille sur scène et en studio pas à la télé , s'il reprend les codes de la société du spectacle c'est dans le contrepied (pour reprendre les termes de notre président du topic alias koolseb). Un concert n'a rien à voir avec une affaire d'admiration, du moins chez les sangs littéraires, et ce qui réunit les auditeurs (c'est plus précis que le terme spectateur, on écoute d'abord un concert, la priorité de l'écoute sur l'image) ce sont les mots, un concert c'est un livre en musique, rien de moins que l'anthologie livresque pour enfoncer le clou. Mais oui je peux comprendre que les tableaux cinématographiques 2017 aient pû t'induire en erreur elie. Mais un concert ça s'écoute avant tout , et n'est rien de moins qu'un porte-voix pour les manifestants. Et s'il devait plancher sur l'enregistrement live de la symphonie des siècles et de mélancolie, il n'a jamais, ô grand jamais, fait de DVD live, car l'image ce n'est pas sa démarche, tu confonds avec les concerts d'indo lol (d'ailleurs l'image à supplanté le son à la dernière tournée d'indo puisqu'on entendait rien mais putain l'image de Sirkis était en méga format au milieu de la foule, mais les écrans était placé devant les enceintes, un truc qui n'arrivera jamais dans un concert de Saez, un son de mauvais qualité ), un CD Live c'est l'anti-thèse du DVD live.
le spectacle
le concert
- 29 déc. 2024, 23:26
- Forum : L'actualité de Saez
- Sujet : Les animaouh
- Réponses : 187
- Vues : 19261
Re: Les animaouh
Ben écoute la question que tu poses je me la suis posée après ton "ça va pas ou quoi".le_saezien07 a écrit : ↑29 déc. 2024, 22:56C’est de l’ironie ou je viens de me faire attaquer ?
Pas d'humeur philosophique j'en conviens mais ça va dans l'ensemble merci, on fait aller .
- 29 déc. 2024, 22:49
- Forum : L'actualité de Saez
- Sujet : Les animaouh
- Réponses : 187
- Vues : 19261
Re: Les animaouh
ça va pas ou quoi quoi?!le_saezien07 a écrit : ↑29 déc. 2024, 22:13Bien sûr que j’ai la réf ça va pas ou quoi ?audrey83 a écrit : ↑29 déc. 2024, 21:33la réf pour toi jeune saezien qui ne comprend pas les codes du cassage , sûrement que tu connais pas car c'est un vieux film #2004le_saezien07 a écrit : ↑29 déc. 2024, 20:24 Eh bah wow, je suis parti 2 jours du forum et je vois que ça casse toujours autant.
Bon pas d'humeur philosophique ce soir élie mais je PLANCHERAI peut-être ultérieurement l'anti-thèse de ta thèse.
et la réf j'arrête de la ramener à tout va tu connais?
Spoiler
non mais sans déconner cooooooooooolllllllllllllllllll
- 29 déc. 2024, 21:33
- Forum : L'actualité de Saez
- Sujet : Les animaouh
- Réponses : 187
- Vues : 19261
Re: Les animaouh
la réf pour toi jeune saezien qui ne comprend pas les codes du cassage , sûrement que tu connais pas car c'est un vieux film #2004le_saezien07 a écrit : ↑29 déc. 2024, 20:24 Eh bah wow, je suis parti 2 jours du forum et je vois que ça casse toujours autant.
Bon pas d'humeur philosophique ce soir élie mais je PLANCHERAI peut-être ultérieurement l'anti-thèse de ta thèse.
- 29 déc. 2024, 03:08
- Forum : 5ème Art
- Sujet : Aragon, un chaman de la littérature
- Réponses : 2
- Vues : 1382
Re: Aragon, un chaman de la littérature
Les Adieux et autres poèmes aux éditions nrf poésie gallimard
un recueil hanté par la peur et la douleur du funéraire, une prose anxieuse, le flip qui voudrait arrêter le temps et des hommages aux peintres
quelques extraits de poèmes
l'an deux mille n'aura pas lieu
chant pour Slava
demeure de George Malkine (peintre)
p.154
Y songeais-tu mais ces ruines par miracle debout
t'ont fait non pas le Palladio de ceux-là dont tu construisais la muette
métaphore mais bien plutôt le peintre des prisons mentales
p.155
Toutes les demeures peintes après tout
pour toi sont toujours la maison d'Usher
avant la chute Ainsi de l'homme
debout dans le secret de sa mort prochaine
qui sait miné d'un fleuve souterrain
ou rongé peu à peu par les vents et les oiseaux
ayant perdu ses dents ses tuiles
ses escaliers donnant sur rien faux ponts-levis
et déjà le matin plus personne ne vient
poser devant la porte une bouteille de lait
ô demeures demeures sans épaules
où s'appuyer ni béquilles
tenant debout parce-que c'est l'habitude
en ce peintre ainsi se sont réfugiés
qu'on ne les entende plus les cris d'Artaud
le songes de Hieronymus Bosch
et recommence le discours solitaire du Comte de
Lautréamont le compte à rebours de la mort
un coup de dés n'abolira jamais Mallarmé
dans ses murs où se poursuit le parler des étoiles
n'entrez pas dans la demeure d'Emily
Bronté car tous les vents de Hurle-Vent ici
jouent à chat perché dans les pièces
vides
et Rimbaud comme un poème qu'on s'est
refusé d'écrire
les maisons des musiciens jouent à bouche fermée
l'apocalypse selon Marc (Chagall XXV)
p.221/222
Le peintre à quoi rêvait-il était-il à
ces visions depuis les temps anciens les temps d'au-delà
les temps destiné
lui qui semble
avoir pour coeur un violon des soirs de noces
dans un petit village prêt à s'endormir au bord de la nuit
céruléenne
la lune est déjà blanche mais il règne encore un peu de jour
sur
l'arbre en fleurs et les naseaux du cheval
ici ne
hennissent que des fleurs coupées dans les nues
un couple au-dessus du monde perpétue
la muette chanson d'aimer
peut-être
quelque part qui n'existe plus
un lieu de mots abandonnés au fonds d'anciens lexiques
peut-être était-il le peintre pour mettre
des bouquets maladroits dans un verre sur un meuble un
vase bleu
et rien d'autre sinon marcher au bord des toits ainsi qu'
une chanson
p226
Marc patiemment peint la fin du monde
d'un beau rouge au dernier soleil horizontal
tant de petits villages sont sortis de ses mains
tant de bouquets couleur de fiançailles
tant d'acrobates sans le savoir
tant d'horloges
un recueil hanté par la peur et la douleur du funéraire, une prose anxieuse, le flip qui voudrait arrêter le temps et des hommages aux peintres
quelques extraits de poèmes
l'an deux mille n'aura pas lieu
Spoiler
p.30/31
Donnez-moi votre cathédrale où d'anciens échos sommeillent
à l'écart que j'y ramène l'insomnie et je délie l'ombre langue
et soit le murmure des péchés récents un cheval soudain
qu'on dessangle
et pleure la pierre à son gré sorte le sangl-
Ot de sa gangue
Ah donnez-moi votre cathédrale par la main comme une
fiancée
que j'y peigne le malheur sur la paille des chaises
la distraction des tout-petits dans la blondeur pâle des travées
la mémoire égrenant son chapelet de buis bleu le balbutiement
des litanies
de piliers en pilier avec une lenteur d'horloge la clarté peu à
peu qui change
j'entends tout bas la faux du temps passer dans les genoux
des anges
au-dessus de la chaire où si belles semblaient les manches
des mots
j'entends gémir au coeur de son mouchoir la veuve noire assise
aux pieds éclatants des promesses
j'entends l'orphée orphelin aux confins de l'enfer qui ne peut
se satisfaire d'une mort par vie
et me parvient par le porche parfois le rire insultant du crime
arpentant le parvis
Oh j'y vois trop clair dans toute chose oeil agile à trouer la
trame
Si vous me donnez l'ogive et l'architrave j'y
draperai les haillons de l'âme avec art que le regard en l'air
s'égare
si vous me donnez pour l'autel les vases d'or et le linge fin
des analogies
mieux que de vos lys muets je les ornerai de longs cris souples
et déchirants
p33/34
donnez-moi votre cathédrale où vous parlez si bien
qu'on pourrait croire en Dieu dans le parfum des phrases
et quand l'orateur est un autre à peine s'il
y paraît au costume au vocabulaire à l'emphase
à la nuance à la rime des drapeaux fermez
la porte il vient de là je ne sais quel courant d'air quelles
plaintes d'os brisés
ou peut-être n'est-ce qu'un grincement des gonds
de quoi trembles-tu vingtième siècle à cette heure des prodiges
fermez la porte ah fermez la porte vous dis-je
Une cathédrale, une cathédrale un théâtre appelez
cela du nom qu'il vous plaît mais qu'on me donne un refuge
une gare un abri contre cette louve en moi donnez-
moi n'importe quel hangar quel garage
quelle grange où ranger le blé blême de la peur avant la grêle
une cathédrale par pitié de ce qui demande à naître
une cathédrale pour mon royaume
pour ce royaume de misère en moi que je porte
ce royaume de spendeur en moi que je porte
comme un enfant craintivement qui commence à bouger
Donnez-moi votre cathédrale où d'anciens échos sommeillent
à l'écart que j'y ramène l'insomnie et je délie l'ombre langue
et soit le murmure des péchés récents un cheval soudain
qu'on dessangle
et pleure la pierre à son gré sorte le sangl-
Ot de sa gangue
Ah donnez-moi votre cathédrale par la main comme une
fiancée
que j'y peigne le malheur sur la paille des chaises
la distraction des tout-petits dans la blondeur pâle des travées
la mémoire égrenant son chapelet de buis bleu le balbutiement
des litanies
de piliers en pilier avec une lenteur d'horloge la clarté peu à
peu qui change
j'entends tout bas la faux du temps passer dans les genoux
des anges
au-dessus de la chaire où si belles semblaient les manches
des mots
j'entends gémir au coeur de son mouchoir la veuve noire assise
aux pieds éclatants des promesses
j'entends l'orphée orphelin aux confins de l'enfer qui ne peut
se satisfaire d'une mort par vie
et me parvient par le porche parfois le rire insultant du crime
arpentant le parvis
Oh j'y vois trop clair dans toute chose oeil agile à trouer la
trame
Si vous me donnez l'ogive et l'architrave j'y
draperai les haillons de l'âme avec art que le regard en l'air
s'égare
si vous me donnez pour l'autel les vases d'or et le linge fin
des analogies
mieux que de vos lys muets je les ornerai de longs cris souples
et déchirants
p33/34
donnez-moi votre cathédrale où vous parlez si bien
qu'on pourrait croire en Dieu dans le parfum des phrases
et quand l'orateur est un autre à peine s'il
y paraît au costume au vocabulaire à l'emphase
à la nuance à la rime des drapeaux fermez
la porte il vient de là je ne sais quel courant d'air quelles
plaintes d'os brisés
ou peut-être n'est-ce qu'un grincement des gonds
de quoi trembles-tu vingtième siècle à cette heure des prodiges
fermez la porte ah fermez la porte vous dis-je
Une cathédrale, une cathédrale un théâtre appelez
cela du nom qu'il vous plaît mais qu'on me donne un refuge
une gare un abri contre cette louve en moi donnez-
moi n'importe quel hangar quel garage
quelle grange où ranger le blé blême de la peur avant la grêle
une cathédrale par pitié de ce qui demande à naître
une cathédrale pour mon royaume
pour ce royaume de misère en moi que je porte
ce royaume de spendeur en moi que je porte
comme un enfant craintivement qui commence à bouger
Spoiler
p 133/134
champ de cigales quand
font l'amour tous ensemble
violons violents
et leurs jambes archets
le vieillard se souvient
du ravage que ce fut d'avoir vingt ans
et tout à coup au vain ravin de vivre
un vin de morsure et de cri
versé
tout à coup ta force affolée enfant que tu fus
ta lèvre ivre et l'éclat de cuivre enfin du plaisir
gémis gémis encore orgue de ma jeunesse
et bats tambour tant de fois tendu d'aimer
mon ventre bondissant
celui qui n'entend pas ce que je dis qu'il sorte
et s'en aille traîner son coeur sourd entre les murs souillés des ruelles
Moi je serai toujours le murmure immense de l'ancien concert
champ de cigales quand
font l'amour tous ensemble
violons violents
et leurs jambes archets
le vieillard se souvient
du ravage que ce fut d'avoir vingt ans
et tout à coup au vain ravin de vivre
un vin de morsure et de cri
versé
tout à coup ta force affolée enfant que tu fus
ta lèvre ivre et l'éclat de cuivre enfin du plaisir
gémis gémis encore orgue de ma jeunesse
et bats tambour tant de fois tendu d'aimer
mon ventre bondissant
celui qui n'entend pas ce que je dis qu'il sorte
et s'en aille traîner son coeur sourd entre les murs souillés des ruelles
Moi je serai toujours le murmure immense de l'ancien concert
Spoiler
p.154
Y songeais-tu mais ces ruines par miracle debout
t'ont fait non pas le Palladio de ceux-là dont tu construisais la muette
métaphore mais bien plutôt le peintre des prisons mentales
p.155
Toutes les demeures peintes après tout
pour toi sont toujours la maison d'Usher
avant la chute Ainsi de l'homme
debout dans le secret de sa mort prochaine
qui sait miné d'un fleuve souterrain
ou rongé peu à peu par les vents et les oiseaux
ayant perdu ses dents ses tuiles
ses escaliers donnant sur rien faux ponts-levis
et déjà le matin plus personne ne vient
poser devant la porte une bouteille de lait
ô demeures demeures sans épaules
où s'appuyer ni béquilles
tenant debout parce-que c'est l'habitude
en ce peintre ainsi se sont réfugiés
qu'on ne les entende plus les cris d'Artaud
le songes de Hieronymus Bosch
et recommence le discours solitaire du Comte de
Lautréamont le compte à rebours de la mort
un coup de dés n'abolira jamais Mallarmé
dans ses murs où se poursuit le parler des étoiles
n'entrez pas dans la demeure d'Emily
Bronté car tous les vents de Hurle-Vent ici
jouent à chat perché dans les pièces
vides
et Rimbaud comme un poème qu'on s'est
refusé d'écrire
les maisons des musiciens jouent à bouche fermée
Spoiler
p.221/222
Le peintre à quoi rêvait-il était-il à
ces visions depuis les temps anciens les temps d'au-delà
les temps destiné
lui qui semble
avoir pour coeur un violon des soirs de noces
dans un petit village prêt à s'endormir au bord de la nuit
céruléenne
la lune est déjà blanche mais il règne encore un peu de jour
sur
l'arbre en fleurs et les naseaux du cheval
ici ne
hennissent que des fleurs coupées dans les nues
un couple au-dessus du monde perpétue
la muette chanson d'aimer
peut-être
quelque part qui n'existe plus
un lieu de mots abandonnés au fonds d'anciens lexiques
peut-être était-il le peintre pour mettre
des bouquets maladroits dans un verre sur un meuble un
vase bleu
et rien d'autre sinon marcher au bord des toits ainsi qu'
une chanson
p226
Marc patiemment peint la fin du monde
d'un beau rouge au dernier soleil horizontal
tant de petits villages sont sortis de ses mains
tant de bouquets couleur de fiançailles
tant d'acrobates sans le savoir
tant d'horloges